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Je n'ai pas changé. Je vois juste les choses différemment.

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Yumi D. Aka
Humain libreHumain libre
Yumi D. Aka
Messages : 33
Points : 2235

Feuille de personnage
Race: Humain
Âge réel: 24 ans
Emploi: Rentière
#34013
Je n'ai pas changé. Je vois juste les choses différemment.
Message Jeu 30 Nov - 21:41
YumiD. Aka


Identification

Nom: D. Aka
Prénom: Yumi
Surnom: A toi de trouver Invité !
Age physique: 24 ans
Date de naissance: 02/09/2006
Sexe: Femme
Orientation sexuelle: Bisexuelle - Polyamoureuse - Tendance libertine
Pays d'origine: Japon
Race: Humaine
Groupe: Humain libre
Emploi: Trop riche pour travailler
Supérieur immédiat: Son père

Derrière l'écran

Prénom: Lou
Surnom: Crevette / Chaton / Sushi =^=
Age: Majeur et vaccinée !
Découverte: Comme Nora et Iluna
Fréquence de connexion: Fréquemment sur ce compte ou sur un autre ~
Autres personnages: Nora et Iluna
Autres trucs sur vous: POUET ♥️
Commentaires: AILAUVIOU


Le physique qui me différencie
    Si vous me croisez un jour, dans la rue, la première chose que vous vous direz sera soit "Oh ! La pauvre fille en fauteuil roulant..." ou alors "Et bien, elle n'est pas très assurée sur ses jambes celle-là !". Enfin, c'est ce que je lis dans vos regards quand, moi, je vous croise. Sachez que je vous juge aussi. Parce qu'il se trouve que oui, effectivement, j'ai eu un accident domestique qui a brisé l'une de mes vertèbres et un éclat d'os s'est décalé pour comprimer ma moelle épinière. Et comme vous le savez, cela signifie que les nerfs ne peuvent pas faire correctement leur boulot. Alors oui, je peux heureusement encore bouger mes jambes à peu près comme je le souhaite, mais le plus souvent, elles décident toutes seules où elles veulent se rendre. Et je ne sens plus le chaud ni le froid, je ne peux pas non plus me tenir immobile debout plus de quelques minutes et je ne suis pas capable de marcher longtemps, encore moins quand les températures ne sont pas clémentes. Et bien sûr, courir est mission impossible.
    Tout cela a pour douce conséquence de me faire des jambes maladives et squelettiques et des épaules un peu trop développées pour une femme. Et oui.. le maniement d'un fauteuil roulant durant toute mon adolescence a forgé le haut de mon corps. Lorsque je suis assise dans mon fauteuil, je m'acharne donc à cacher mes membres. Une couverture ou une longue robe me permet de me couvrir des hanches jusqu'aux chevilles et un foulard est fréquemment déposé sur mes épaules et noué sur mon cœur. Il va s'en dire que mon style vestimentaire tourne tout autour de ça.
    Si vous prenez le temps de passer outre mon handicape, vous vous attarderez peut-être sur mon visage. J'avoue qu'il me plait, je le maquille délicatement, ce qui fait ressortir mes yeux noisettes légèrement ambrés, mes fossettes sur les joues mais qui n'arrive pas à camoufler entièrement les tâches de rousseurs qui ornent le dessous de mes yeux. Mais le plus remarquable, c'est encore mon incroyable tignasse rousse qui ondule jusqu'au creux mes reins... Contrairement à beaucoup de rousses, ma couleur n'est pas réellement orange, mais elle tire sur le blond et le châtain.
    Enfin, malgré mon immobilité forcée, je ne suis pas ronde, loin de là. J'ai un appétit de moineau et je suis donc un peu trop maigre. Debout, je fais 1m63, assise, je suis donc encore plus petite. Et j'ai l'habitude de me dévisser la tête pour regarder les gens.
    Comme je passe mon temps dessus, je vais prendre un moment pour vous décrire mon fauteuil. Il est manuel, parce que pour moi, en avoir besoin est déjà suffisent pour ne pas en plus à perdre encore de mon autonomie en m'asseyant dans ces cercueils électriques. Comme beaucoup de son genre, il est tout de même pourvu de deux petites poignées à l'arrière pour qu'on puisse me pousser en cas de grande fatigue. A côté des deux petites roulettes, il y a les cales-pieds qui permettent à mes jambes de ne pas traîner lamentablement par terre et des sangles que je ne noue jamais mais qui serviraient à ce qu'elles ne se baladent pas à droite et à gauche. Bon.. Je vous fais un aveu. Elles servent seulement à une seule occasion... Quand je fais des roues avec mon fauteuil ! Avec le temps, je suis devenue très bonne à ce jeu là !



Le psychologique qui m'habite
   Il va sans dire que pour moi, mon handicap prend une grande place dans ma vie. Tout est compliqué, me lever, me doucher, m'habiller, me déplacer... Alors je suis dépendante de mon majordome et ami, Franck. Avant de venir à Londres, j'avais également des dames de chambres qui m'aidaient dans énormément de chose. Mais j'ai dû prendre mon indépendance. Tellement que désormais, je refuse presque systématiquement l'aide qu'on me propose, même lorsque j'en ai besoin. J'accepte un coup de main qu'en tout dernier recours, et il va sans dire que je dois avoir confiance en la personne qui se propose à m'aider. Et avoir ma confiance n'est pas chose facile, tellement que beaucoup se découragent avant d'y parvenir. Ce qui est dommage, car lorsque je m'ouvre, je suis quelqu'un de passionné, de gentil et sur lequel on peut compter. Alors qu'avec les étrangers, je suis assez froide, parfois cynique et cinglante. Malgré que presque n'importe qui peut me mettre au tapis, je n'hésite pas à dire ce que je pense, quand je le pense.
    C'est d'autant plus difficile de gagner ma confiance lorsqu'on est lycan ou vampire. Pas que je les hais ou que j'en ai peur ! Mais je connais leur face sombre et je sais de quoi il sont capables. D'ailleurs, je suis tout à fait capable de sympathiser avec l'un d'eux. Je suis même du genre à aller régulièrement donner mon sang pour les vampires. Mais ils représentent tout de même ma plus grande peur, une terreur sourde qui me vrille les tripes à chaque fois que j'y pense.. Perdre mon humanité. Contrairement à certains, je n'ai absolument aucune envie de vivre dans le noir et d'être contrainte de me nourrir de sang. Je ne veux pas non plus surveiller avec angoisse, tout les soirs, le grossissement de la Lune et de craindre chaque colère... Je suis très bien en humaine ! Non merci !
    Toutefois, mon éducation est telle que je sais me contrôler dans toutes circonstances. J'ai reçu les enseignements des anciens aristocrates comme de ceux qui fréquentent fréquemment le surnaturel. Je peux vous réciter par coeur l'ordre des couverts à utiliser dans un repas chic aussi bien que je peux identifier l'âge d'un vampire rien qu'en le voyant bouger. J'ai été éduquée pour ça. Toutefois, mes parents ne m'ont jamais permis de sortir de chez moi, et il y a certaines choses de la vie extérieure que je ne connais pas, voir que je ne comprend pas.
    Et comme les anciens aristocrates, j'ai été élevée dans le luxe. J'ose espérer que je ne  suis pas de ces jeunes filles pourries gâtées nées avec une culière d'argent dans la bouche, mais j'avoue aimer l'aisance de mes parents et je me sentirais mal sans mon majordome, et ami, Franck, pour m'accompagner... Toutefois, je ne suis pas dépensière et si je porte des vêtements de marque, je ne l'exhibe pas aux yeux de tous comme une preuve de ma supériorité.



Le passé qui m'a construit
    Je suis assise dans cet énorme lit en baldaquin avec l’impression d’être loin de là où je devrais être, de ne pas être à ma place.. Sanglotant, j’entoure mes genoux de mes bras et pose ma tête dessus. Mes couvertures m’entourent chaudement et je me mets à réfléchir. J’ai envie de remonter le temps, mais pas depuis que j’ai quitté la maison familiale, je veux revenir loin, encore plus loin. Quand j’étais encore innocente...

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Papa







    Pour l’enfant d’un an que j’étais alors, mon héros était mon père. Je vois la scène de l’extérieur, comme si je l’avais reconstitué d’après ce qu’on m’a raconté et non avec mes propres souvenirs. Ce qui est certainement le cas :

- P’pa ! P’pa !

    Sur sa chaise haute, une petite bouille ronde agite ses petits poings en direction d’une silhouette qui me dépasse encore aujourd’hui. De courtes boucles rousses dansent sur la tête de l’enfant. La créature qu’elle regarde avec admiration est brun, de grande taille avec un nez droit, des pommettes saillantes, un visage fin et pâle qui à ce moment-là a les joues aussi rose qu’il lui est possible de les avoir. Il crie de fierté en prenant l’enfant que j’étais sous les aisselles pour la soulever à bout de bras :

- Myriam ! Myriam ! Elle parle ! Elle a dit “Papa” !

    La porte de la pièce s’ouvre et une femme dans une magnifique robe longue accompagnée d’une nuée de servante accourt.

- Vraiment ?! Elle parle ?

    Bien évidemment, la petite rousse ne prononcera pas un mot de plus, fière de mener déjà ses adorables parents par le bout du nez.


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    Cette famille est adorable, n’est-ce pas ? Et si je vous dis qu’à ma naissance, elle comptait déjà 7 membres, et qu’aujourd’hui, elle en compte 12 ? Et si je vous dit que l’homme magnifiquement heureux que sa cinquième enfant prononce ses premiers mots est un vampire ? Si je vous dis que sa douce compagne qui ressemble à la reine d’une ruche est une lycane ? Si je vous dis que ma famille est complètement folle ? Que chacun de mes parents a commis des crimes horribles ?

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Maman







     Un peu plus vieille, je devais avoir 4 ou 5 ans. Et cette fois-ci je suis sûre de me souvenir.

Je suis dans sa chambre, avec elle et de ses dames de compagnie. Je joue, comme beaucoup d’enfant à être Maman. Je triture ses bijoux, essaye des colliers trois fois trop grand pour moi. Des boucles d’oreilles qui ne tiennent pas dans mes oreilles vierges de tout trou et des bagues dans lesquelles je peux passer trois doigts. Je ne sais pas que ces bijoux valent tous une fortune et que certaines personnes ne porteront jamais autant d’argent et d’or de toute leur vie.Ma mère m’encourage à défiler sous ses applaudissements et les cris d’admirations des domestiques qui l’accompagnent toujours. Heureuse comme tout, je me souviens avoir attrapé les bords de ma jupe en piaillant :

- Regarde Maman comme ma robe touuurne !

    Sa voix qui me répond est douce et familière :

- Oui, ma chérie, ta robe est magnifique !

    Je continue à tourner, tourner pour faire plaisir à Maman, quand soudain mes jambes ne suivent plus et je me retrouve les fesses par terre. Mon menton se met à trembler à cause d’une douleur sourde qui se diffuse depuis là où je me suis cognée. Immédiatement, les domestiques se précipitent sur moi dans une envolée de vêtements et de cheveux. Je suis alors réconfortée, câlinée et bercée. Je me calme bientôt. Après tout, rien ne peut m’arriver de grave dans cette maison. N’est-ce pas ?


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    Souvenez vous bien de cette réflexion. A cet âge-là, je pensais être en sécurité chez moi.

    Dans ma nouvelle chambre, je relève la tête. Il faut que je me reprenne en main. Je ne peux pas rester dans l’abattement trop longtemps. Je tend un bras hors du lit pour attraper le dossier de mon fauteuil. Je le rapproche jusqu’à le coller et au lit et attrape mes jambes pour les balancer sur le côté du lit. Puis en posant chaque main sur un accoudoir, je m’assied dedans. Les gants de vélo pendent sur le côté du siège et je les passe, puis je pose mes pieds sur les cales-pieds avant d’attraper les roues pour avancer. Le tapis de la chambre accroche un peu les roulettes. J’hésite un peu, puis décide de sortir.

- Franck ! Je veux aller au restaurant !

    Mon Majordome arrive et s’incline devant moi

- Bien, Mademoiselle. Où voulez-vous vous rendre ?

    Je lève les mains en l’air :

- Aucune idée ! Trouve un bon restaurant, mais pas trop chic. Je vais m’habiller

- Vous savez Madame que je tiens à vous aider pour tout. Depuis que vous avez décidé de partir et que vous n’avez plus de femme de chambre...

    Je balais ses paroles d'un geste.

- Il suffit ! Je suis assez grande pour me débrouiller seule !

    Il me fait signe qu'il cède et je tourne les roues de mon fauteuil pour faire demi tour. Il ferme la porte derrière moi et je fonce jusque devant ma maquilleuse. Les trois miroirs me renvoient l'image d'une jeune femme fatiguée et pâle. Je me saisis du fond de teint, de la poudre et du fard à paupière pour me donner meilleure mine. Quand je suis maquillée, je remets mes gants et roule jusqu'à mon armoire. En l'ouvrant, je révèle mes robes de soirées toutes plus sophistiquées les unes que les autres. J'opte pour une bleue nuit, moulante qui s'évase au niveau des hanches. Parfait pour cacher mes jambes ! Soudain, un vertige me prend alors que je tentais de me mettre debout. Je m'écroule par terre.


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Frères et soeurs







    Je devais avoir une dizaine d'année. Sans le savoir, j'étais privilégiée, la nature de mes parents en faisaient des créatures avec un coup d'avance sur les pauvres humains. Ils ont eu le temps d'amasser une fortune considérable. Le revers de la médaille ? A cause de cette même nature, nous déménagions tout les dix ans. Comment expliquer autrement aux gens ce qu'ils étaient ? Je suis née en 2006, soit 9 ans précisément avant le début du boom médiatique. Si bien qu'à 7 ans, j'ai déménagé du Japon à l'Espagne avec toute ma famille et nos domestiques, qui bien souvent, étaient également vampire ou lycan. Ce n'est qu'après, en m'intéressant un peu au monde, autour de mes 12 ou 13 ans, que j'ai compris exactement ce qu'étaient mes parents. Non pas que je ne savais pas que mon père se nourrissait de sang et que ma mère et ses dames de compagnie disparaissaient à l'approche de la pleine Lune, mais je n'avais jamais trouvé ça étrange puisque ça avait toujours été comme ça. D'autant plus que mes frères et sœurs suivaient le même schéma. J'ai déjà dit être la 5ième de la fratrie, car avant moi, il y a trois jeunes hommes et une jeune femme. Si je devais faire une présentation rapide, ce serait :
- Dereck né en 1977, Vampire, Jumeau de Laura
- Laura née en 1977, Lycane, Jumelle de Dereck
- Harry né en 1986, Vampire
- Mathias né en 1998, Lycan
    Et si je devais vous expliquer comment mes parents ont fait pour avoir des enfants de chaque espèce, c'est très simple, en réalité, nous ne sommes pas frères et sœurs. Seule exception des deux aînés. Mon père s'est servi d'une mère porteuse humaine (souvent mystérieusement disparue après cela) pour mettre au monde Harry et moi. Ma mère a utilisé un mâle pour porter Dereck, Laura et Mathias. Puis ils transforment un sur deux. Vous avez donc compris que je suis destinée à devenir Vampire à mes 20 ans, selon le souhait de mes parents... Et ils ont essayé de me le faire comprendre dès mes 13 ans Sauf que..


- NON !! C'est hors de question ! Je ne VEUX PAS !!

    Je quitte la salle des repas en claquant la porte aussi fort que je peux. Je sais que j'ai effrayé Loly, la petite dernière de Maman, mais je refuse que mon père me morde ! Je ne veux pas être transformée ! Je m'enfuis dans ma chambre en bousculant les dames de compagnie de Maman qui poussent des cris indignés mais ne disent rien. Depuis quelques années, je connais le terrible secret de mes parents et leur "beau" projet. Créer une famille mixte et unie pour prouver aux autres, lycans et vampires, que l'amour interracial est possible. C'est une belle initiative, que je saluerais sans doute... Si mon père ne tuait pas impunément des humains pour se nourrir ! Si, comme des mantes religieuses, ils ne faisaient pas disparaître nos pères et nos mères biologiques ! Car je trouve ça atroce, que le beau lycan qui se soit proposé pour faire la cour à Maman afin qu'elle enfante Loly, ait mystérieusement disparu dès qu'elle a été déclarée enceinte.
    On frappe doucement à ma porte, je suis sur mon lit et Papa, accompagné de Mathias et Laura, viennent s'asseoir sur mon lit. Je sais que Maman ne viendra pas. Elle s'occupe de sa fille. Ils essayent de me convaincre pendant de longues heures avec des paroles qui leur semblent alléchantes "immortalité", "jeunesse éternelle", "un don du ciel" etc.. Ce à quoi j'ai fini par répondre :

- Non ! Je ne veux pas être vampire ! Être condamnée à me nourrir des humains ! A vivre sans voir la lumière du jour ! Je veux vivre ma vie éphémère intensément, avoir un copain, un mari, des enfants !! Vous ne pouvez pas me retirer ça !

    Ils ont soudain semblé comprendre. Papa s'est levé et a déclaré :

- Très bien ! Tu peux rester humaine pour le moment, nous te trouverons un prétendant, tu pourras vivre ta romance et dès que tu enfanteras, nous te transformerons.


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    J'ouvre à nouveau les yeux, je suis allongée par terre, mon fauteuil à quelques mètres de là.
Il a roulé en arrière lors de ma chute. Je me souviens très bien, du jour où j'ai eu cet accident qui m'a forcé à devenir dépendante de ce maudit siège...


    Aujourd'hui, je vais découvrir quelque chose ! C'est la Pleine Lune et après toutes mes supplications, mon grand frère Mathias a accepté de me laisser un double des clefs de la cave où toute la meute va pour se transformer. Comme ça je pourrais m'y rendre en toute discrétion et les voir ! On interdit mes frères de se transformer hors Pleine Lune et l’accès à l’endroit où ils se transforment est réservé aux lycans. Si bien que je n’ai jamais vu à quoi ils ressemblent. Alors, j’attends la bonne nuit avec impatience. Et lorsque la Lune a le ventre plein, je patiente encore jusqu'à ce qu'elle soit haute dans le ciel et me glisse dans les couloirs. Ce n'est qu'en arrivant devant la porte en fer fortifié que je me rends compte que dans mon excitation, je suis partie en chemise de nuit et pieds nus. J'hésite à faire demi-tour pour m'habiller, mais décide finalement que je ne vais pas me montrer de toute façon. La clef tourne dans la serrure avec un léger cliquetis et je la passe aussitôt, sans penser à fermer. Je m'enfonce tranquillement dans le boyau sombre qui s'ouvre devant moi. J'avance sans crainte. Pourquoi aurais-je peur ? Je vais voir ma famille, mes frères et mes gens. Je me sais souveraine ici comme dans les couloirs du manoir. La forme dans laquelle ils se trouvent n'y change rien ! Non ?
    C'est avec cette certitude que j'arrive jusqu'à un encadrement de porte sans battant qui brille à la lumière des torches. Je me plaque contre le mur pour jeter un oeil à l'intérieur. Des créatures de presque deux mètres se dressent partout dans la pièce. Je pousse un petit hoquet de surprise lorsque l'un d'eux passe juste à côté de la porte. Il me fait étrangement penser à Mathias. Presque aussitôt, il s'arrête net et l'une de ses oreilles pivote vers moi. Son museau frémissant suit le mouvement et aussitôt qu'il me voit, un grognement terrifiant sort de sa gorge. Presque aussitôt, la meute derrière s'immobilise et je vois tout de suite la différence entre les jeunes et ceux qui se contrôlent. Les premiers, comme muent d'une même idée se jettent dans ma direction et les secondes se propulsent à leur rencontre pour les intercepter. Mais aucun n'est assez près de Mathias et lui est déjà sur moi. J'ai alors deux réflexes complètement stupides. Je tourne les talons pour me mettre à courir et je continue à le regarder. Je peux donc voir l'une de ses immenses pattes s'avancer vers moi pour me plaquer contre le mur du couloir à l'opposé de la porte. Je me prends les pierres de face et mes deux mains tendues n'amortissent pas le choc. Je pousse un hurlement déchirant quand ses griffes pénètrent ma chaire au niveau du bas de mon dos, mettant ma colonne vertébrale presque à nu. J'ai le temps de sentir sa langue se poser sur la blessure avant que les adultes viennent lui arracher sa proie. Je tombe lourdement au sol, hoquetant de douleur, choquée. La peur me l'avait caché mais.. Je.. Elle est intenable. Insoutenable.. Je me mets à hurler à gorge déployée avant d'arrêter car cela la rend encore plus terrible... Mon esprit, incapable de gérer une telle intensité de mal fait la seule chose qui lui reste à faire. Déconnecter. Je perds conscience alors que des combats de lycans déchirent la meute.


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    Je reprends connaissance dans mon lit. Mon esprit est tout de suite alerte mais mon corps refuse de bouger. Je tente de me débattre contre mes draps mais ils sont serrés et je n'ai pas de force. Finalement, mon dernier espoir est d'appeler à l'aide. Rapidement, une servante arrive, puis un médecin.. puis mon père. Ils ont tous une tête horriblement triste. Et c'est comme un énorme coup de poing qui m'assomme lorsqu'ils m'explique que Mathias a brisé ma troisième lombaire et qu'un bout d'os inopérable, est logé dans ma moelle épinière, m'empêchant d'utiliser mes jambes correctement... On m'annonce aussi qu'à cause de ma curiosité, mon frère s'est échappé de la cave et a tué trois serviteurs humains... Alertés par les hurlements et l'odeur du sang, les vampires sont arrivés et ont réussi à me sortir de là...

    Après ces nouvelles, entre mon incapacité à marcher et les victimes dont j'ai délivré le bourreau.. je suis entrée dans une sévère phase de dépression. Dont je ne suis ressortie qu'un an et demi plus tard. Durant cette période, mon père a tout fait pour me convaincre de me laisser transformer, dans l'espoir que ça me guérisse. Mais il en était hors de question, encore plus qu'avant. Je ne voulais pas annuler mon châtiment pour avoir fait de mon frère un tueur. C'était une douleur intense et présente mais qui me semblait essentielle de vivre... Et je ne voulais toujours pas abandonner mon rêve de vivre une vie normale.

    J'attrape le bord de mon fauteuil et je tire sur mes bras pour me hisser dessus. Mes jambes battent le sol de façon un peu archaïque pour m'aider à remonter. Je pousse un soupir en m'asseyant sur mon siège. Aussitôt, j'entends une porte claquer :

- Mademoiselle ! Vous êtes tombée ?!

    Je sens déjà la réprimande arriver, alors je garde la tête basse. Il s'agenouille devant moi et saisit mes mains.

- Vous voyez, vous avez besoin d'aide ! Je vous l'ai dit Mademoiselle, vous ne devez pas faire tout cela seule !

    Je ne dis rien et il finit par se lever pour partir en déclarant :

- Je m'en vais chercher une dame de chambre pour vous !

    Il fait demi-tour et je ne bouge pas, me sentant coupable. Ce même sentiment de culpabilité que j'ai eu en annonçant à mon père que je quittais la maison familiale...


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Franck







    Je me tiens devant son bureau qui lui sert de fumoir et qui empeste le cigare, il y a quelques pas, j'étais sûre de moi, déterminée et pleine de bons arguments. Désormais, ils sont enfoncés trop loin dans ma gorge, tellement que je me demande s'ils vont réussir à sortir et ma détermination s'est planquée dans mes chaussettes. Après un instant d'hésitation, je finis par oser frapper à la porte et la voix grave de mon père répond :

- Qui est-ce ?

- C'est moi, Papa..

- Entre !

    Ce que je vais. J'ouvre la porte du bureau et la fumée me monte aussitôt à la tête. Je baisse le menton pour respirer dans mes vêtements afin de filtrer un peu l'odeur âcre.

- Pfoua ! Papaaa.. Comment tu peux respirer cet air-là ?

    Il hausse les épaules alors que je m'en vais ouvrir sa fenêtre.

- Alors, que veux-tu ?

    J'ai longuement réfléchis à un discours réfléchis et tourné, subtil et.. et.. Tout cela s'évapore d'un coup. Je roule sur son tapis persan pour me tenir à côté de lui et prends ses mains dans les miennes. Je le fixe dans les yeux et souffle un bon coup :

- Je vais partir.

    La réponse ne se fait pas attendre :

- Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ?

    Je soupire et soutiens son regard de père en mode chef de famille :

- Loin. Bientôt. Pour être loin de vous.

    Je le vois accuser le coup et je n'attends pas qu'il pose des questions pour y répondre, je retrouve d'un coup mon beau monologue :

- C'est simple Papa, Mathias me regarde comme si j'étais la plus grosse erreur de sa vie, je le fais souffrir. Je n'en peux plus de sentir que vous ne comprenez pas mon choix de rester humaine, je déteste cette pression énorme que vous me mettez.
Je veux vivre une vie normale, être en contact avec des gens ! Pas seulement avec ma famille et mes domestiques et surtout.. Surtout..


    Je baisse d'un ton pour le regarder dans les yeux, sachant pertinemment que je vais lui faire mal.

- Je vous déteste car vous êtes des criminels. Pour vous, la vie humaine n'a pas d'autre but que de vous servir, de nourriture, de reproducteur, de domestique. Et je déteste ça. J'ai bien l'intention de rester humaine toute ma vie et pour moi, ceux que vous traitez comme cela sont mes égaux. Je te hais parce qu'à chacun de tes repas ou presque,
un innocent meurt.


    Je le vois se figer durant tout mon discours et il ne proteste pas, ne réagit pas. Je fais donc faire demi-tour à mon fauteuil et attend de fermer la porte du bureau pour éclater en sanglots. J'aurais tellement, mais tellement aimé qu'il me dise qu'ils allaient arrêter ça, qu'ils allaient me permettre de voir du monde, d'avoir une vie normale.. Mais non. Personne ne m'a arrêté.

    Les jours suivants, j'ai fait ma valise et mes adieux, sans qu'aucun membre de ma famille ne vienne me parler et je me sens si mal que je m'endors chaque soirs en pleurant. Hésitant à mettre mon plan à exécution.. Mais le monde m'attire et je veux voir des gens de l'extérieur.. Je décide de partir en Angleterre, étant donné que c'est l'une des langues que j'ai appris petite. Comme nous voyageons beaucoup, je parle couramment Japonais, Espagnol et Français. Et pour bien faire les choses, je décide de partir pour la capitale.

    Le jour où je me retourne une dernière fois sur ma chambre, je ressens une étrange sensation de vide. Je m'attendais à être triste ou bien en colère, mais je suis comme épuisée et le monde ne me semble plus si génial. J'agis comme un automate en roulant jusqu'au Grand Hall et à la porte de sortie. Je m'apprête à la franchir, quand soudain des pas se font entendre derrière moi

- Mademoiselle ! S'il vous plaît ! Attendez une seconde !

    Je me retourne pour voir un vieux domestique se ruer vers moi. Il est grand et svelte avec une barbe courte et quelques rares cheveux de neiges qui ornent l'arrière de son crâne, lui faisant un front gigantesque. Il tire derrière lui d'important bagages et je m'arrête pour le regarder faire. Il arrive vers moi tout essoufflé mais reste raide comme un bâton pour me parler :

- Mademoiselle, je m'appelle Franck et votre père m'envoie afin de vous servir dans la voie que vous avez choisi d'emprunter. Il m'a confié quelques petites économies afin que nous puissions nous loger et acheter ensuite les services de quelques autres domestiques lorsque nous aurons acheter la villa dans laquelle vous voudrez vivre. Son avion privé nous attends d'hors et déjà à l'aéroport le plus proche afin de nous rendre là où vous le souhaiter.

    Grâce à cette intervention, je vois quelques nuages sombres s'éloigner. Il ne me reste qu'un sentiment de tristesse et je baisse la tête.

- Pourquoi ne sont-ils pas venu.. ?

    Il murmure d'une voix grave.

- Les voies des surnaturels sont impénétrables.

    Je l'entends, dans sa voix, le dicton parle de Dieu. Les vampires et les lycans seraient-ils des dieux ?


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    Voilà à peu près comment se finit mon histoire. Je suis partie habiter à Londres, j'ai acheté un beau manoir victorien qui est bien trop grand pour moi toute seule et Franck. Et je n'ai pas reparlé à ma famille depuis ce moment-là, c'était il y a trois mois.


Dates importantes:



Fiche faite par Bryan Grey (Law) pour le forum Londres et Ténèbres.
Evelyne De Valencia
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Emploi: Assassin
#34064
Re: Je n'ai pas changé. Je vois juste les choses différemment.
Message Jeu 14 Déc - 20:40
Tu es validé !

Bienvenue parmi nous ! Le pire moment est passé. Courage, c'est presque terminé !

Maintenant, c'est l'heure de la paperasse :
✦ Valider les règlements, si ce n'est pas déjà fait ➤ ici;
✦ Il faut recenser son avatar ➤ ici;
✦ Recenser son nom, si ce n'est pas déjà fait ➤ ici
✦ Receser le double-compte, si c'est le cas ➤ ici
✦ S'il y a un emploi, il faut le recenser ➤ ici
✦ Créer votre carnet de connaissances et de relations et le maintenir à jour ➤ ici
✦ Créer votre carnet d'évolution des RP et le maintenir à jour ➤ ici
✦ N'oublie pas d'inscrire le lien de ta fiche dans votreton profil et de générer et compléter ta feuille de personnage !

Et n'oublie pas: Amuses-toi bien parmi nous!

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Je n'ai pas changé. Je vois juste les choses différemment.
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