L'espoir de ceux qui n'en ont plus - Ft. Diane

L'espoir de ceux qui n'en ont plus
Dianne T. Needham

Tu te souviens du moment où tu n'avais plus aucun espoir... ?

Cette journée fatidique, lorsque ces fameuses pensées sombres ont su étendre leurs ténèbres sur toute ta conscience dans le simple but de t'emmener corps et âme avec elles. Cette journée fatidique où tu t'es dit finalement que tu mettrais un terme à ces voix dérangeantes qui embrûme ta logique. Les phrases que tu comprends de ces gens inconnus qui rôdent dans le fond de ton âme sont blessantes. Les mots font mal, mais ce qui est le plus douloureux, c'est lorsque tu ne peux contrôler ceux-ci.

Cette journée fatidique, où tu comptes bien arrêter ce mal, où tu ne comptes plus te laisser marcher sur les pieds. Tu ignores ces voix, mais voilà qu'elles font encore plus mal. Elles te poussent à commettre des actes dangereux, autant pour ta propre santé que celles de pauvres innocents. Les heures qui ont précédé cet instant précis, tu as commis d'horribles crimes. Tu comptes arrêter de souffrir, arrêter d'endurer ces voix, cesser de faire du mal aux autres. Cette journée est celle qui a laissé tomber la petite goutte de trop, et qui a su faire déborder l'océan en entier.

La vieille chaise brisée qui soutient ton poids finit par céder. Tu tombes, la corde se resserrant rapidement autour de ton cou. Tu sens le tissu de celle-ci tirer ta peau, ton cou qui craque dans un son horrible alors que tu n'arrives plus à respirer, le lien se refermant sur ta trachée avant que tu n'ais le temps de prendre une dernière inspiration. Tes pieds cherchent un appui, sans succès. Ton corps gigote de lui-même, tentant de se libérer de cet emprise dans l'espoir de survivre alors que ta conscience te force à cesser de bouger. La douleur de ton cou fait mal... très mal. Les yeux fermés, tu tentes de te convaincre que tout sera fini très bientôt. Tu tentes de te convaincre encore que la mort est au coin de la ruelle.

Quelques longues minutes comme ça furent nécessaire avant que tu entendes des pas, et que le froid glacial du bitume te ramène durement à la réalité. Quelqu'un était venu à ton «secours». La corde avait été coupée, et ton corps, inconsciemment, tirait celle-ci pour se dégager rapidement de l'emprise de la tresse nouée qui avait cassé ton cou. «Ouais, tu devineras jamais c'que j'viens de trouver. Un vampire qui s'était pendu en dessous d'une galerie dans une ruelle. Ouais, il est encore en vie.» Un vampire qui se pend... comme ça sonne ironique... pourtant, c'est ce que tu venais de faire. Le désespoir t'as poussé à commettre quelque chose de complètement absurde.

«T'inquiète pas, mon petit.» Ton regard se relevait difficilement vers la provenance de cette voix. Un grand homme baraqué venait de te sauver la vie. Les larmes coulaient de tes yeux. «L'ambulance est en route. T'as sûrement le cou cassé comme ça. La chance d'être vampire c'est que t'en auras pas de séquelles, mais t'as besoin d'assistance le temps que ça guérisse quand-même... Tu voudrais pas te retrouver avec un cou guéri de travers, non?» Il avait raison. Tu avais été chanceux d'être tombé sur quelqu'un comme ça... tu aurais pu tomber sur quelqu'un qui profite de ta situation actuelle.

Le bruit de l'ambulance s'était fait entendre très rapidement. Ceux-ci se pointait dans la ruelle près de toi, sortant la civière et embarquant ton corps lourd sur le lit avant de te retourner dans l'ambulance. Le froid les empêcherait de travailler correctement, et c'est donc une fois au chaud dans le véhicule qu'ils avaient pu prendre tes signes vitaux... et rapidement constater que tu n'étais pas un corps mort mais bien un vampire au cou cassé. Étrangement, tu étais resté calme et tu n'avais presque pas parlé du trajet. Ton calme avait alerté les ambulanciers, qui voulaient t'envoyer en psychiatrie... mais ça, ce n'était pas à eux de le décider. Ce serait sûrement au médecin urgentiste qui serait sur place à l'hôpital de décider de ton pauvre sort.

Le véhicule s'immobilisait devant le bâtiment, dans le stationnement réservé aux ambulanciers. Tu sortais, prenant une bonne dose d'air fraîche avant de te retrouver à nouveau enfermé dans un bâtiment, enivré par la chaleur de la place. L'odeur du désinfectant te montait au nez, te donnant les nausées. Si ton visage avait pu être plus blanchâtre qu'il ne l'est en ce moment, ça aurait été le cas. Ta civière s'immobilisait dans le couloir, et la voix de l'ambulancier raisonnait dans ton oreille... «L'urgentiste s'en vient, ça ne sera pas très long.

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée