Ne pense pas que je suis là pour te sauver. [Pv Maïa]

C’était ma date et mon heure. Depuis plusieurs semaines, je n’ai pas eu la visite de Morphée. Elle avait décidé de me bouder. Je grognais lorsque les rayons de la lune avaient laissé place à celle du soleil. J’avais demandé ce jour spécialement. C’était… Trop difficile pour moi. Personne ne savait ce qui s’était passer il y a 2 ans. J’avais pris soin de cacher cette partie de mon passée… Je devais aller voir un psy pour ce problème, mais je n’ai jamais pu franchir les portes du cabinet. Je regardais par terre. Marie-Bertrand était parti à une soirée et n’était pas rentrer. Il devait être en bonne compagnie. Encore. Je prenais une dernière bouteille et finissais l’alcool. Je me levais doucement, et me massais les tempes. Un long soupir sortait de ma bouche, et une odeur nauséabonde en sortit.

“J’ai poussé cette fois…” Gémis-je.

Je regardais la date, et soupirais. Nonchalamment, je touchais mon ventre, les cicatrices étaient toujours là. Régulièrement, il m’arrivait de me faire mal, et personne ne le voyait. Je me levais doucement, et me dirigeais vers la fenêtre. L’air était fraie… Je devais sortir. Je prenais les premiers vêtements qui traînaient dans le coin, et sortait de la maison. Je déambulais dans les rues. J’avais l’impression d’être complètement transparente. De ne pas être ici. Mes souvenirs prenaient le dessus sur le présent. Tout s’évanouissait autour de moi pendant l’espace d’un instant. Je fermais doucement les yeux en marchant… Je m’en rappelais. C’était une journée de pluie et la douleur était encore vive. La douleur, il n’y avait plus que cela pour moi.

“Fait attention connasse ! “

Je me faisais bousculer par un humain ivre, que je plaquais violemment au sol.

“Laisse moi tranquille…” Chuchotais-je à son oreille. “Si jamais tu me fais chier, je t’écrase le crâne contre le sol clair?...”

L’homme me regardait effrayer, ne s’attendant pas à cette réaction. Je relâchais lentement ma prise.

“Hoche la tête si tu as compris…”

Il hochait la tête, partant du côté opposé. Son regard effrayé ne m’atteignait pas. J’étais comme robotisé. Je marchais vers un endroit qui m'était familier… Richmond Parc. Il ressemblait au jardin que nous avions chez les Jones. Un peu sauvage, et surtout très grand. Des animaux sauvages s’y baladaient… Et cela me détendait. Je levais la tête vers une odeur bizarre que je ne connaissais pas.

“C’est quoi ce truc ? …” Murmurais-je.

Je suivais l’odeur, et voyais un homme en contre-bas en dessous d’un chêne. Je toussais un peu me dirigeant vers lui. Les yeux rougis par les larmes, les cernes violacés et mon haleine alcoolisée, je devais être dans un piteux état.

“Qu’est que c’est?...” Murmurais-je. “Je, je suis désolée, je suis un peu perdue…Vous êtes pas obligée de répondre…”

J’étais maladroite et une boule se formait dans ma gorge. J’étais pitoyable…