Une petite pause avant un nouveau rush ? [Mikaël Crown]

Une petite pause   St Thomas Hospital || Décembre

L'hiver. La majorité du temps, les mois de la saison froide étaient les préférés de Mikaël, car il pouvait sortir plus tôt et rentrer plus tard. De presque dix-sept heures à sept heures du matin, il faisait nuit. Une aubaine pour les vampires. Cela voulait aussi dire qu'il pouvait travailler plus longtemps, et si, souvent, il appréciait cela il y avait des jours ou les décès des patients s'accumulaient sans que le corps médical ne puisse rien y faire. Entre deux accidentés de la route, une overdose, un suicide, une agression... le début de soirée était bien mouvementé. Bien qu'elles n'aient rien à faire là, parfois les personnes ici pour une petite grippe ou malaise étaient un peu comme une bouffée d'oxygène. Ce qui ne l'empêchait pas d'adorer son travail mais côtoyer les morts n'était pas toujours facile… même pour un vampire.

Après avoir donné le téléphone du service à un autre collègue urgentiste Mikaël partait en pause. Il n'en avait pas toujours besoin physiquement mais mentalement, c'était une coupure agréable. Suivi de près par son collègue infirmier, William, le vampire entra dans la salle de pause, quasiment vide, une demoiselle inconnue était présente. Mikaël hocha la tête pour la saluer. Le sourire de William déjà présent s'accentua grandement alors que Mikaël était sur le point de récupérer son ordinateur pour parcourir le reste des articles qu'il avait enregistré, comme quasiment à chaque pause, l'infirmier le pris par l'épaule et sans lui laisser vraiment le choix, le traîna vers la nouvelle venue.

«  Tu es vraiment sans coeur ! Tu ne souhaites même pas la bienvenue à notre nouvelle infirmière. Lâche un peu ton ordi et pose toi. Là. Voilà.  »

Le vampire s'était laissé traîner en face de l'inconnue, infirmière, vu la tenue, et il avait fini par s'asseoir vu l'insistance de son collègue.

«  Rebonjour, Elianora, on s'est croisés tout à l'heure. Je te laisse avec ce timide de tous les temps. Moi je vais fumer, et oui je sais ça me tuera ! Mika, je compte sur toi, une bonne équipe c'est une équipe qui se connaît ! Fais connaissance ! A plus !  »

Ce n'était pas la première fois que son extraverti de collègue lui faisait ce coup-là, mais ce n'était pas pour autant que la gêne n'était pas présente… Et les joues du vampire étaient un peu rouges… Une vraie tornade cet homme.

«  Je suis désolé pour son comportement… Mais on s'y habitue, je crois…  » Se levant, le vampire continua à parler «  Je suis Mikaël, Mikaël Crown, l'un des médecins urgentistes.  » Il prit une tasse et fit chauffer de l'eau après avoir sorti les sachets de thé.

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Il y a des phrases anodines comme ça qui ont le don de vous faire sombrer, du moins temporairement dans vos pensées ou dans un état d'esprit qui n'est pas des plus joyeux. Je n'ai jamais tué personne le vampire ne pouvait pas en dire de même ou en rire. Ses yeux avaient un instant vacillés mais aussitôt il s'était repris et s'il y avait une émotion à lire sur son visage à cet instant, cela aurait été une lueur d'incertitude. Heureusement, elle se présenta bien vite et il n'eut pas réellement de blanc, confirmant les propos de William, qui au passage n'a pas de compagne.

«  Dans ce cas, bienvenue au St Thomas Hospital.  »

Devait-on remercier l'infirmier pour le tuyau ? En partie, du moins, pour avoir aidé Mikaël a être un peu… naturel dans la prononciation de cette phrase.

«  Dérangé ? Non, absolument pas, Cette salle de pause est ouverte à tous.  »

Une fois l'eau chaude, il versa simplement le liquide dans sa tasse, reposant la théière, appuyant sur le bouton « garder chaud » pour les personnes qui prendraient sa pause après lui. Chaque minute de sauvée dans la technique était une minute de pause supplémentaire. Il alla ensuite se rasseoir à la place que William lui avait fait prendre, soufflant sur son thé. Bien qu'il gardait toujours une oreille attentive à ce qu'il se passait, si l'on ne le demandait pas sur son biper, alors il ne viendrait pas bien que de temps en temps, cela pouvait le démanger.

«  William est infirmier aux urgences, alors, vous le croiserez en effet souvent. Il fait des roulements, tantôt de jour, tantôt de nuit. Pour ma part je travaille exclusivement de nuit.  »

L'on notera d'ailleurs que la chose est un peu étrange, un urgentiste est normalement obligatoirement, à un moment ou à un autre, de garde que cela soit de vingt quatre à soixante-douze heures… Mais si notre vampire devait travailler la journée, il serait déjà mort. Cela ne peut que faire tilt, en général, c'est à ce moment précis que l'on se rend compte que le médecin à la peau palote est un vampire.

«  Êtes vous une jeune infirmière ?  » Enfin, il pose la question, mais n'ayant aucune odeur ni vampirique ni lycane, elle lui paraît la vingtaine. «  Ou votre première fois aux urgences ? Chaque jour est différent, vous devez être, au plus possible, parée à toutes les situations. Néanmoins, comme l'a sous-entendu William, une équipe se complète.  »

Mikaël n'était pas aussi timide que cela, enfin, du moins, pas pour parler travail… Mais pour parler de lui...Une toute autre paire de manche...Et de courage.

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L'accueil n'avait pas été des plus chaleureux, enfin, excepté pour William, alors Mikaël trouva un peu étrange qu'elle le remercie ainsi mais n'en dit rien. Notre bon docteur ne peut s'empêcher de se sentir un peu observé mais bien malheureusement -ou non-, ce vampire à l'habitude de l'être. Sans doute essayait-elle aussi de mémoriser l'apparence de ses collègues, même si Mikaël avec ses jolis yeux bleus et ses cheveux jusqu'au bassin n'est pas du genre à passer inaperçu.

Mikaël haussa un sourcil lorsqu'elle lui signifia que l'on ne demandait pas vraiment son âge à une dame, sous le ton de l'humour. Il comprit la chose bien qu'il ne rit pas. Il n'arrivait même pas à se souvenir de la dernière fois où il avait montré un grand sourire ou un rire, s'il avait un jour, réellement ris. Il fini par avoir la réponse : 25 ans et, en effet elle était jeune, juste un an d'exercice, venant de Nouvelle-Zélande qui plus est. Le vampire avait remarqué qu'elle était étrangère mais il ne posait pas non plus trop de question. Cela ne fit qu'appuyer le fait qu'elle n'exerçait pas depuis longtemps mais.. Au final, cela ne ferait que bientôt 3 ans pour notre vampire bien qu'il fût un médecin clandestin plusieurs fois dans sa vie… Il ne comprit cependant pas vraiment pourquoi elle avait dit qu'elle était aux urgences d'une manière un peu...triste ? Enfin il supposa bien que celles de Londres, comme toutes les grandes villes avaient quelque chose en… particulier, tout autant appuyé par la forte population vampirique et lycane.

«  L'équipe est là pour dire quand ça ne va pas, mais elle l'est aussi pour dire quand c'est bien. Il y aura un temps d'adaptation mais je pense que cela devrait –  »

Le vampire n'eut pas le temps de terminer sa phrase que l'on entendait des cris de protestation… bien raciste… Et notre infirmière n'eut qu'une réaction, celle d'aller voir, certainement dans l'optique d'aider… Le vampire se mis simplement sur le pas de la porte, surveillant. Si l'homme était déjà bien remonté, il allait éviter d'approcher… Voyant que la situation s'arrangeait il allait simplement se rasseoir, attendant que l'infirmière revienne.

«  Il n'y a pas d'excuse à formuler, et vous pouvez m'appeler Mikaël. En règle générale il est cependant préférable de ne pas s'approcher, mêmes vous désirez aider, trop de monde autour de ce genre de personne peut faire empirer la situation. C'est certainement une situation fréquente, cela arrive à peu près tous les jours. Enfin cela ne vous concerne que peu néanmoins nous avons pour habitude, sauf situation exceptionnelle, de ne pas céder à cette demande. Tout le monde à le droit de travailler ici, vampires, lycans comme humains.  »

Buvant une autre gorgée de son thé, Mikaël continua.

«  Avez-vous déjà fait face à un lycan enragé ou un vampire assoiffé dans votre ancien service ?  »

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Peut-être l'aurait-il appelé par son prénom si elle ne lui avait pas demandé, mais il en doutait, il se serait sans doute penché sur « mademoiselle », « infirmière » faisait un peu trop… Impersonnel… Même s'il n'avait plus à se poser la question maintenant qu'elle lui avait fait prt de sa préférence. A cela s'ajouta la raison pour laquelle la jeune femme s'était rendue vers la scène. Apparemment, elle avait déjà vu l'homme et il s'était montré violent. Raison de plus pour ne pas y aller non ? L'humain était parfois… Plein de paradoxes. Comment ce petit bout de femme aurait pu lutter contre un agresseur, s'il s'en était pris à elle ? Quoi que, si ça se trouve, elle était bonne en art martiaux ou dans un quelconque autre sport ? Mikaël était incapable de le dire et pas assez proche pour poser une telle question.

Alors qu'elle parla de son existence comme un simple conte, Mikaël haussa un sourcil. Etait-ce ainsi qu'on les dépeignait en Nouvelles Zélande ? Etait-ce mieux ou pire que d'être considéré comme un humain ? La science savait depuis bine longtemps que ni les vampires, ni les lycans n'étaient plus des humains, du moins, de façon tout à fait biologique et physiologique, ce qui ne les empêchait pas de développer la même conscience, surtout pour les loups qui eux, pouvaient naître ainsi, contrairement aux vampires…

«  Ne pas prêter attention à qui vous soignez part d'une très bonne intention, je trouve, néanmoins, l'on ne peut pas ignorer les spécificités de certaines personnes quand elles s'imposent à nous.  »

Mikaël ne voulait pas être l'homme qui lui dirait que son peuple avait tort et que l'Européen de sang pur avait la science infuse, cependant il y avait aussi des vérités. D'autant que comme elle le disait, elle voulait… Apprendre.

«  Je n'ai pas envie de dire qu'un pays se trompe. Cependant, étant donné que vous vivez dans cette ville à présent vous devriez savoir ce qui vous attend vraiment, pour votre propre bien.  »

Mikaël n'aimait pas forcément les longs discours, cependant, là il était obligé. C'était incroyable qu'on ne l'ait pas prévenue avant tout de même…

«  Je suis un vampire. Je suis né humain, puis, suite à un échange de sang j'ai été transformé. C'est le cas pour tous les vampires. Comme vous n'avez déjà cité, le soleil nous brûle, nous avons des canines et avons besoin de sang pour vivre. Nous sommes aussi plus rapides, plus forts et nous pouvons vivre éternellement. Du moins, jusqu'à ce qu'on nous coupe la tête ou l'on nous plante un pieu dans le coeur. Pour les lycans, c'est différents, de peu, ils ont les mêmes capacités, cependant certains naissent ainsi, de famille de lycans, d'autres se font mordre et s'en transforment. Eux peuvent par contre se transformer, dont pendant la peine lune. Plus ils sont jeunes, moins ils peuvent se contrôler pendant la transformation. L'argent leur est mortel. Le sang de l'un est mortel pour l'autre.  »

Une petite pause. A vrai dire il avait l'impression d'expliquer des choses si simples… Quoi que certaines personnes à Londres ne savent pas non plus toutes ces choses. Le vampire ne savait pas s'il avait bien fait de lui annoncer de but en blanc mais… le plus tôt sera le mieux, il n'avait jamais vraiment bien su prendre des gants… Au sens figuré bien sûr car au sens propre, il y excellait.

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Le vampire n'était pas bien sûr qu'elle doive le remercier pour ses paroles. Il aurait peut-être dû être plus doux mais… Ce qu'il disait, peut-être rencontrerait-elle cette situation dans les dizaines de minutes qui viendraient ? Alors Mikaël haussa simplement et doucement les épaules tout en terminant sa première tasse de thé. Il en prenait bien souvent plus d'une en pause, du moins, quand il le pouvait, si on ne l'appelait pas. Mais on avait, pour le moment, décidé que non.

Le docteur ne s'offusquait en rien des questions qu'elle posait, au contraire, c'était tout à son honneur de vouloir s'adapter aussi vite.

«  Non, vous pouvez me poser les questions que vous voulez là-dessus. Oui, les canines se rétractent. Cela dépend si vous considérez que boire du sang et vivre éternellement sont des points négatifs. Mais vous aurez très peu de patients vampires ou lycans compte tenu du fait que nous nous régénérons.  »

Mais il faut le voir pour le croire. Du moins c'est ce qu'il pensait qu'elle devait se dire en partie, qui croirait cela ? Etait-il prêt à lui faire une démonstration ? A moitié, c'était un peu trop dangereux…

«  C'est tout à fait ça. C'est la personnalité qui prime et non la race.  »

Se levant une deuxième fois, le vampire se fit un autre thé.

«  Néanmoins j'ai conscience que cela doit être difficile pour vous de croire tout ce que je dis si vous pensiez qu'il s'agissait de contes pour enfants. Et je ne sais pas si vous avez besoin de preuve, et si tel est le cas, de comment vous le prouver.  »

Il n'allait pas se couper pour montrer qu'il pouvait se régénérer, il n'y avait pas de soleil pour se brûler la peau -il ne l'aurait pas fait-, faire quelque chose avec sa force décuplée lui semblait aussi dangereux. La vitesse à la limite…

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Alors qu'il n'en avait pas vraiment l'habitude, le vampire fut surpris de la question et le montra presque ouvertement, affichant une mine un peu surprise... Les canines qui sortaient faire mal, hein ? Pourtant, ce n'était clairement pas le pire mais comment pouvait-elle un instant se douter de la douleur du corps lors de cette transformation ? Elle ne le pouvait pas a moins de l'avoir déjà vécu.

«  A vrai dire le corps change entièrement et la douleur qui en découle n'est pas très agréable.  » Autant dire qu'il s'agissait d'un foutu euphémisme. Il n'avait jamais ressenti une douleur physique aussi forte malgré ses blessures. Côté blessure mentale ce n'était heureusement 'pas grand-chose'. «  Les canines ne font pas mal. Même au début.  »

Une fois le thé infusé, Mikaël jeta le petit sachet avant de se rasseoir à nouveau. Cette femme avait l'air d'être quelqu'un de respectueux et, cela avait quelque chose de rafraîchissant... De discuter avec quelqu'un de façon franche et surtout, quelqu'un qui n'essaye pas de vous draguer ou de flirter. Cela arrivait assez fréquemment a notre vampire en dépit de l'attitude qu'il montrait : non réceptive aux avances.

«  Le fait que je sois votre supérieur n'est pas vraiment important, du moins pour moi. Mais je peux comprendre néanmoins.  »

Pour être curieuse, elle en avait en effet l'air, a poser toutes ces questions. Il se demandait si elle allait l'inviter en extérieur pou lui poser des questions plus…. Indiscrètes… ? Bien que le docteur ne soit pas naturellement bavard cela ne le dérangeait pas de répondre a ces questions et d'en discuter, tant qu'elles n'étaient pas trop personnelles.

«  C'est possiblement en lien. Mais comme nous ne mangeons pas, c'est notre source d'énergie et de nutriments principal. Même si certains vampires mangent solide, ce n'est que de la gourmandise. D'un point de vue strictement biologique c'est inutile.  »

Et notre Mikael lui n'avait jamais remangé quelque chose de solide depuis sa transformation... Du thé (sans sucre, sans lait) , du café (bien plus rarement). Et du sang. Voilà tout ce que contenait son régime alimentaire. Un peu ennuyeux n'est-ce pas ?

Il était certain que cette demoiselle était intelligente pour poser une question sur la soif et son importance. Ou qu'elle avait lu beaucoup de romances sur les vampires. Ou les deux.

«  La soif est certainement l'aspect qui nous dessert le plus. Plus l'on est jeune, plus elle est dure à contrôler et plus le vampire est jeune, plus il a besoin de sang. Avoir de l'aide n'est pas une mauvaise chose. Si un jour vous avez un patient vampire, sait-on jamais, n'hésitez pas à lui demander son âge.  »

Il n'avait cependant aucune envie de lui raconter que c'était cette même soif qui poussait parfois les vampires au meurtre. Déjà, parce que c'était logique, elle ferait sans doute seule le rapprochement, mais aussi car il ne voulait pas qu'elle lui pose de question sur ce sujet.

Un léger rictus apparaissait sur ses lèvres lorsqu'elle lui demandait s'il dormait dans un cercueil. Vraiment ? Non bien sûr que c'était une plaisanterie, cela se voyait (quand même...!).

«  Non, nous ne dormons pas dans un cercueil... Nous avons mis au point des vitres anti UV qui permettent d'avoir un éclairage légèrement tamisé et de voir dehors de jour. Bien que nous voyons dans le noir. Nous n'avons cependant pas vraiment besoin de dormir, et surtout pas autant.  »

Cependant le vampire trouvait que dormir était important pour son équilibre et pour voir les jours passer même si les cauchemars étaient bien plus nombreux que les rêves.

La question suivante était peut être la question la plus étrange... Adopter un humain ?

«  Vous voulez dire, un enfant humain ? Et bien, théoriquement c'est possible. Cela arrive même. Le vampire n'est pas obligé de le rendre vampire a son tour, c'est au choix de l'un des deux. Et puis un enfant ne peut pas devenir vampire, ils ne survivent pas a la transformation. C'est donc a sa majorité que, d'un commun accord, ou non, le parent adoptif peut transformer son enfant. Cela dit, lea hommes vampires sont fertiles. Ce qui n'est pas le cas des femmes et cela donnera toujours lieu a un enfant humain.  »

Une transformations mortelle pour les enfants ne pouvait être que… compliquée...

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S'il avait voulu la couper le vampire lui aurait simplement dit qu'elle ne lui devait absolument rien et qu'il répondait à ses questions parce qu'il en avait envie et rien de plus. Pour autant, il se fit tout de même attentif car la conversation virait légèrement plus personnelle… Tant que ce n'était pas de lui que l'on attendait de telles déclarations, tout irait pour le mieux…

«  Je ne préfère pas tirer de conclusion hâtive, sans les connaître, mais, vous ne me devez rien.  »

En tout cas les explications que le docteur avaient formulées étaient apparemment assez claire, sauf une peut-être, car la dame avait une question sur l'âge. C'est vrai qu'il n'avait pas précisé la chose.

«  Son addition suffit en règle générale. Les vampires gardent leur âge au moment de leur transformation alors vous pouvez en déduire leur âge approximatif. Enfin, si vous avez un doute, posez leur directement la question sur comment ils se sentent.  »

Bien que les humains étaient souvent mal à l'aise avec cela, de peur de vexer le patient. Enfin, elle rencontrerait certainement très peu de vampires aux urgences mais il trouvait l'information utile.

«  Et je dors. Entre deux et quatre heures. Si je m'occupe en lisant.  »

En gros du gros. Un peu mystérieux, ce Mikaël, même pour cracher qu'il faisait de la calligraphie et qu'il avait un deuxième travail…

Il était vrai que la pause allait bientôt se terminer pour lui aussi.Sans y aller par quatre chemins la demoiselle lui demandait s'il connaissait quelqu'un pour lui faire visiter la ville ou bien s'il pouvait le faire lui-même. A vrai dire, le vampire lui aurait sans grand mal conseillé William cependant… Et bien il savait que ce dernier dirait à Mikaël d'y aller.

«  Cela ne me dérange pas. Vous n'avez cependant besoin de ne rien m'offrir. Et je ne peux que rester une heure trente, avant que le soleil ne se lève. Nous n'aurons qu'à nous attendre devant l'hôpital à la fin.  »

Les minutes ne tardèrent pas à passer et Mikael retournait au travail, non pas sans William qui sentait le tabac à des kilomètres et qui le félicitait presque de ses prouesses. Incroyable non ? La suite de la nuit fût autant mouvementée que la matinée. Un deuxième accident de la route avec un vampire dans le lot faisait qu'il avait du sortir. Comme si la conversation avait joué un rôle… L'homme s'en sortirait cependant, contrairement à un humain qui serait mort.

Il approchait les six heures quand, enfin, il rentra à l'hôpital et terminait son service. Il allait ensuite se changer, revêtant des habits qu'il appréciait bien plus : un pantalon noir, des bottines brunes, une veste de la même couleur ainsi qu'une chemise bleue claire et veston gris foncé. Il recoiffa un peu ses cheveux et renoua sa petite tresse qui passait sur son épaule puis sur son torse d'un élastique bleu. Comme promis, il attendait la demoiselle. On aurait presque dit un rendez-vous à cause de sa tenue mais… ce n'était pas le cas.

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Pendant l'attente, le vampire avait rallumé son téléphone portable, toujours à l'effigie de son petit Pompon, le chat qu'il avait recueilli avait bien grandi et posait mignonnement en fond d'écran. Le docteur se contentait de rattraper ses lectures sur le petit écran jusqu'à entendre des pas. Verrouillant la machine il la rangea simplement à l'intérieur de sa veste, là où étaient aussi ses papiers et son porte-monnaie. L'attente n'avait que durée dix petites minutes et même s'il n'avait pas beaucoup de temps à lui accorder, le vampire n'était pas à la minute près.

«  Non, ne vous en faites pas.  » Elle butta encore sur la façon de l'appeler mais il ne préférait pas relever. «  Nous ne pourrons pas tout visiter en une heure et vous ne verrez certainement pas aussi bien que de jour. Je vous propose de continuer vers le centre-ville. Mais si jamais vous avez un quartier en tête n'hésitez pas à me le dire.  »

Le vampire connaissait cette ville et les alentours comme sa poche, alors il était très facile de s'y repérer. Il continuait tranquillement vers le centre ville, marchant sur les rues pavées de Londres, la majorité des boutiques n'étaient bien sûr pas ouverte, excepté quelques magasins et autres commerces spécialisées pour les vampires. Les rues en elle-même n'étaient pas trop bondées, les fêtards étaient déjà rentrés, les boites étaient en train de ranger, même si ce n'était pas le cas pour toutes alors l'on pouvait encore entendre un peu de musique.

«  Je vous déconseille de passer par ce square seule la nuit. Les gens qui y traînent ne sont pas des plus aimables.  »

Ledit square se trouvait à une rue sur la gauche et avait une certaine activité de stupéfiants.

«  Enfin, mon but n'est pas de vous effrayer, mais vous finirez souvent tard la nuit, alors, faites attention aux endroits sans lumière.  »

Parce que les vampires, eux, n'ont pas besoin de lumière. Le vampire s'arrêta finalement devant l'une des plus belles vue de Londres la nuit : Big Ben, s'étant dit que cela lui plairait certainement.