"Socialiser de façon forcée ?" Feat. Térence

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence et Gael

━ Bordel, Betty ! J't'ai dit d'arrêter de bouffer le coin du foutu canapé !

Le regard de la chèvre voula tout dire dès l'instant où le ton de l'homme s'éleva. Gael soupira lourdement avant de croiser ses bras sur son torse, le regard de plus en plus désemparé face à l'incompréhension du pauvre animal devant lui qui tenta encore de faire ses dents sur le meuble, déjà en piteux état. La main de Gael empoigna l'une des cornes de Betty pour changer l'emplacement de la tête de l'animal pour qu'il évite d'endommager d'avantage le mobilier.

━ J'ai dit non ! Suffit, ajouta l'homme à l'animal qu'il considérait comme son support émotionnel. J'ai pas envie que ça me coûte un deuxième canapé ! Je sors, tu es mieux de te tenir tranquille. Si je vois que tu fais encore tes dents sur les foutus meubles, je t'enferme dans ta cage.

La pauvre chèvre frappa le sol de ses sabots pour montrer le mécontentement qu'elle eut face au ton employé par Gael. Ce dernier s'empressa de se préparer pour faire sa première sortie publique en presque deux semaines. Pourquoi? Parce que notre protagoniste n'eut pas la chance escomptée de sortir au cours de la fin du mois. L'argent fut rare, et c'est quelque chose que Gael trouva de plus en plus difficile dans son quotidien. Il fut enfermé dans son domicile pendant presque deux semaines à manger ses économies de nourriture et à fumer les mégots de ses cigarettes.

Tout de noir vêtu, notre énergumaine mit enfin le pied dehors. Le premier claquement de talon haut contre le bitume raisonna contre le bâtiment tandis que le vent prit d'assaut les premières mèches de sa chevelure blonde, faisant virevolter les boucles. Ses yeux d'un bleu azuré scintillèrent autant que le ciel sous le soleil cuisant d'août. La chaleur fut bien présent, à un point où Gael eut choisi de camoufler son corps d'un simple pantalon moulant noir, et d'un petit chandail à bretelles portant cette même couleur sombre agrémenté d'une douce et discrète dentelle. Tandis que ses oreilles furent décorées de deux grandes anneaux dorées, son cou est mit en valeur par un pendentif brillant, tout aussi doré, portant une petite perle dessus. Que dire de son maquillage? Un contour charbonneux, sombre, faisant ressortir ses prunelles pâles encadre ses yeux. Un fort mascara noir allonge ses sils et ses lèvres sont mises en valeur par un rouge à lèvres bourgogne. Malgré son port de vêtements féminins, Gael n'eut aucunement l'intention de camoufler son corps masculin, de ce fait, aucun rembourrage se dresse sur son torse.

C'est sur une démarche féline et rapide que notre protagoniste emboîta le pas, destination le café bistro Starbucks. Ses doigts fins et parfaitement finies par du vernis à ongles noir agrippa un paquet de cigarette qui fut camouflé dans un sac à main de cuir noir, pour finir par s'allumer une source de cancer toute fraîche. Venant tout juste de recevoir son chèque d'asssitance sociale, l'envie de boire un bon café latte lui monta bien vite à la gorge. C'est d'un pas vif qu'il se rendit assez rapidement devant la porte du resto, jetant son mégot de cigarette au sol et en entrant dans le bâtiment tel une star de cinéma. Le problème fut simple : le regard des gens sur la personne qui se présenta dans le commerce ne fut que blessant. Certains se mirent à rire et à chuchotter des trucs dans les oreilles de leurs partenaires de table alors que Gael s'avança vers le comptoir de service. Alors que la majorité des autres êtres humains se seraient renfermés sur eux-mêmes de honte face à de tels commentaires, Gael s'en délecta. Un air fier, un regard hautain, l'homme de très grande taille se pointa devant les gens derrière le comptoir pour réclamer son café corsé habituel.

La transaction se fit rapidement et sans embûche, chose qui fut fort différent lorsque vint le temps pour Gael de se trouver une place... parce que toutes les tables semblèrent occupés.

━ Quelqu'un aurait une place libre pour une pauvre personne seule comme moi ? s'exclama notre protagoniste à l'ensemble des clients. Voyant que les gens cachèrent les chaises ou déposèrent les effets sur les places près d'eux pour éviter que Gael s'emparent de ceux-ci, il ajouta:

━ Come-on. S'il vous plait ? Personne ? Vous êtes bien ennuyants, bordel...

À la vue de ce commentaire, l'un des baristas s'empressa d'élever la voix pour s'adresser à Gael, lui confirmant haut et fort que s'il ne se trouvait pas une place de façon civilisée, qu'il devrait quitter le bâtiment. Gael soupira, prit un peu de court sur ce coup là. Son regard implora les gens dans le bistro alors que l'un de ses talons frappa le sol délicatement, juste assez pour faire entendre son mécontentement de la même façon que sa chèvre lui eut fait quelques heures avant. Il replaça ses cheveux, dégageant ainsi son visage dans un mouvement drôlement féminin alors qu'il claqua la langue, attendant une réponse. Son esprit se brouilla légèrement, et la porte fut bien vite sa seule sortie. Y aura-t-il quelqu'un qui acceptera d'offrir sa place à Gael?

Avec Triss et Gael Winchester Nouvelle rencontre "Socialiser de façon forcée ?"
Voilà deux semaines que j'ai acheté le restaurant. Deux semaines à ne pouvoir que superviser les travaux et donner mon avis. J'avoue que les lycans travaillent bien plus vite que des humains. Je vais pouvoir ouvrir à la fin du mois et pour une dépense inférieure de celle que j'ai prévue. Mais bien que je puisse compter sur Mathias, il me faut du personnel. Ce qui est compliqué pour une personne comme moi. Je dois passer une annonce, mais pour l'instant je ne sais pas encore comment la rédiger. Je peux m'occuper des clients tant que mon ami s'occupe de la cuisine. Mais je ne peux être partout. Il me faut une autre personne. J'attrape ma veste et vérifie mon nœud de cravate. Un coup de peigne dans mes cheveux et je suis prêt pour sortir et découvre cette merveilleuse ville.

Je me sens toujours un peu plus en confiance dans mon costume. Les gens m'évitent, il me contourne et j'ai même droit à des saluts polis. On dit que le vêtement ne fait pas tout. Mais chaque jour, je prouve le contraire. J'ai l'air plus coincé comme dirait Mathias, un mec qu'on n'a pas envie d'embêter pour une certaine catégorie de personne et inversement pour l'autre. J'ai l'air riche et le riche, ça attire la racaille. Comme si je n'étais pas déjà assez angoissé pour sortir ! Pourquoi me dire ce genre de phrase ? Les rues sont calmes. Ce sont toujours les vacances d'été. Les gens sont partis dans des pays plus chauds. Je joue les véritables touristes, sans me joindre à des groupes. Il est 10h quand je m'accorde une petite pause pour reposer mes jambes. J'ai choisi pour la grande enseigne Starbucks, je vais essayer leur café pour la première fois. Un grand au lait et au sucre. Puis je prends place à la dernière table qui vient de se libérer.

Je sors mon carnet et de quoi écrire. Je suis bien ici. Il y a beaucoup de monde, mais également beaucoup de gens seuls qui s'occupe dans le calme. Bien qu'un groupe de jeune parle un peu trop fort derrière moi, je me dis que je ne peux trouver mieux. Et voir les gens qui entre et sorte, va me permettre de sélectionné les qualités que je recherche. J'écris, je barre. Je tente une phrase d'accroche, mais il faut se montrer à l'évidence. Je ne suis vraiment pas doué pour me vendre ou pour vendre mon restaurant.

Ma concentration s'estompe au bruit qui s'accentue autour de moi. Que se passe-t-il ? Je lève ma tête et fixe comme tous les autres la fille qui parle. Je ne m'y connais pas vraiment, mais elle n'est pas du genre de filles que je peux voir à la télévision. J'entends les commentaires et je m'offusque. Pourquoi être aussi désagréable ? Cette personne ne cherche qu'une place, je regarde autour de moi et quand un responsable arrive près d'elle. Je me lève et dépose mon sac entre mes jambes. Je déteste qu'on me regarde, je ne supporte pas qu'on me dévisage comme on le fait en ce moment et je sens mon visage viré au rouge. Mais ce qui m'insupporte le plus c'est l'injustice. Je peux aider cette personne.

"Ici…la pla..place à ma table est disponible si vous le désirez. "

Je n’ai presque pas bafouillez. Même si je tremble, mon regard ne quitte pas le responsable qui hausse les épaules et retourne à ses affaires. Je regarde la jeune femme, car bien que sa voix est étrange. Je ne me permettrais pas de la juger. Alors qu'elle s'approche, je me rassois et rassemble mes feuilles éparpillées pour lui laisser de la place.

"Je suis navré mademoiselle, je ne faisais pas attention à mes alentours. Sinon je vous aurais proposé directement cette place.

Je suis étonné et ébahi par sa force, tenir tête à tous ces gens. À tous ces chuchotements. Alors que je m'enfonce sur ma chaise. Voulant me cacher et qu'on cesse de me regarder ainsi. Mes mains tremblent d'avoir osé prendre la parole devant tout ce monde. Et je les cache sous la table. Je souris timidement en osant remonter mon regard sur son visage et je cligne des yeux. Est-ce bien une fille ? Vue d'aussi près. Je ne suis plus sûr de moi. Et pourtant elle porte…enfin je veux dire qu'elle a l'air d'une femme, non ? Je suis si peu doué pour ne plus savoir différencier l'un ou l'autre ? Ho non ! si c'est un homme j'ai dû le vexer ! Mais si je dis, pardon monsieur. Je vais m'enfoncer encore plus. Car si finalement c'est une femme et que je n'avais pas fait cette gaffe, je la ferais maintenant. Non-stop Terence ! Respire ! Je dois me calmer. Et la/ le laisser parler.

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence et Gael

Notre énergumène fut un peu prit au dépourvu. Il regarda d'un côté, de l'autre, puis il fixa le barista qui se tint devant lui, les bras croisés, attendant que l'androgyne se décide sur une place où s'asseoir. Une voix timide bafouilla quelques mots, formant une phrase assez compréhensible pour que la tignasse blonde se retourne vers la provenance de cette voix. Un jeune homme l'invita à le rejoindre à sa table. Le pauvre, il eut l'air gêné, tout le contraire de la grande personne se tenant devant lui.

━ Et bien voilà, monsieur le responsable! Il fallait simplement attendre et développer sa patience! s'empressa de lancer l'être androgyne à l'homme qui se tenait devant lui avant de se retourner vers son nouveau partenaire pour la journée.

Un doux sourire s'étira sur le visage de la tignasse blonde alors que le responsable sembla retourner à son ouvrage habituel. Il s'avança vers la table qui lui fut offert, et ses prunelles azurés suivirent son sauveur. Il débarrassa rapidement une place à la table pour que la «mademoiselle» puisse poser son gobelet de café sur la table, ainsi que sa sacoche sur le coin de celle-ci. Il tira la chaise en face du petit gêné, avant de s'asseoir sur celle-ci délicatement tout en usant de méthodes relativement féminine, prenant bien soin de mettre ses jambes collées sur un côté, avant de finir par les entrecroiser. Il échangea un dernier regard avec son sauveur avant de lui adresser la parole pour la première fois.

━ Grand merci, jeune homme. lui dit-il en usant d'une voix pas trop élevée, un débit raisonnable pour une fois. L'ouverture d'esprit des gens laisse vraiment à désirer ici ! ajouta-t-il en riant légèrement, continuant de forcer sa voix pour se donner un ton le plus féminin possible.

Son regard fit le tour de la salle d'un oeil sombre, et c'est là que les gens autour se rendirent compte que la dernière phrase qu'il eut lancé leur fut directement applicable. Ils détournèrent le regard bien vite, cessant de regarder les deux partenaires du moment. Un léger rictus satisfait s'étira sur les lèvres du blondinet alors que chacun retourna à leurs passes-temps, permettant à son sauveur, visiblement gêné et mal à l'aise, de pouvoir respirer de façon un peu plus légère. Les regards des gens furent lourds, et bien que Gael en fut habitué, ce ne fut pas la même chose pour tout le monde et ça, heureusement, l'androgyne le comprit assez rapidement. Les présentations s'imposèrent, l'énergumène vit bien le questionnement et l'incompréhension dans le regard de l'autre personne. Bien que son nom est un nom mixte, il se lança quand-même.

━ Désolé pour tout ça. Ses iris bleus ciel ramenèrent un regard léger sur l'homme devant lui. Enchantée, Je m'appelle Gael, et toi? Une main mince aux ongles colorées et aux doigts munies de bagues surgit devant le jeune homme gêné, attendant une poignée de main en guise de salutations, alors que cette dernière phrase surgit des lèvres de notre protagoniste.

Avec Triss et Gael Winchester Nouvelle rencontre "Socialiser de façon forcée ?" Elle ne semble pas s'offusquer, j'ai donc raison avec mon indication ? Ho non ! Je la dévisage ! C'est très mal poli, et mince, je continue, à rougir. J'ai envie de partir, non de m'enfuir ! Oui, c'est plus mon état actuel. Il me remercie et je fais un signe de tête en remerciement sa seconde phrase ne m'était pas destinée et je peux voir les personnes se détourner. Et je me sens un peu plus à l'aise, je soupire à nouveau. Je ne sais vraiment pas comment il fait pour ne pas faire attention, je l'envie.

" Vous n'y êtes pour rien "

Et mince ! Son prénom ne m'aide pas à trancher ma question. Je regarde sa main, ses ongles manucurer. Le nombre de couleurs qu'il porte est vraiment incroyable ! Est-ce juste pour son plaisir ou pour simplement attirer l'attention jusqu'au bout des doigts ? Le nombre de bagues est tout aussi hallucinant. Comment peut-il les faire tenir ? Et elles ne sont pas petites ! Mais je suis perdu dans la contemplation de sa main et j'en oublie mes bonnes manières ! Je tends directement la main pour la lui prendre. Poignée de main… donc un homme !

"Hardford, Térence Hardford. Enchanté de vous connaître Gael "

Je plonge directement dans un silence. Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je devrais, mais quoi donc ? J'essaie de me souvenir de mes soirées forcées. De quoi les autres parlaient-ils ? Hum... de bière, du travail, de fille. Aucun sujet que je pourrais aborder, le premier et le dernier surtout ! Et pour le travail, ce n’est pas quelque chose de facile à commencer. Une sonnerie résonne et je sursaute. Je ne m'y attendais vraiment pas, je prends plusieurs secondes à comprendre que c'est mon téléphone qui chante.

"Pardonnez-moi. "

Je suis plutôt content, ça mettre fin à ce silence que j'installais. Il semble sociable, il aurait certainement mené la discussion. Je décroche, c'est Mathias qui m'annonce que quelqu'un a répondu à son annonce. J'évite de lui rappeler qu'il avait omis de me dire ce détail, car d’un il ne m'en laisse pas le temps. Et de deux je suis bien trop abasourdi par la suite, il me l'envoie

"Quoi!? Tu n'es pas sérieux ! … Oui… oui... dans un café. Dans un café… non je ne suis pas seul "

Je rougis d'un seul coup et secoue la tête, malgré qu'il ne peut voir cette réaction. Il m'énerve de directement sauter à des conclusions!

"Mais non, je viens juste de la connaitre… oui enfin, je crois. Je n'en suis pas certain. Oui il m'entend… ne ris pas! Je vais ne pas lui demander! Je suis au Starbucks, c'est ça. Je l'attends très bien. "

Je raccroche alors qu'il rit encore en me disant "bon rendez-vous avec le il/elle" . Je suis à nouveau tout rouge et regarde Gael.

"Pardon du dérangement. C'est le travail… "

Je récupère mes papiers pour sortir ceux des offres d'emplois et de quoi remplir les candidatures. Heureusement que Mathias me les a préparés, moi je m'étais contenté de prendre le tout fait que j'ai eu en cours. Je dépose sur la table avec un bic. Et je regarde Gael.

"Nous serons rejoints par une personne, cela ne vous dérange pas? "

Doué Triss! C'est maintenant que tu lui demandes? Peut-être que je devrais prendre une table vide.. Ha oui.. Ce n’est pas possible et ça serait encore plus malpoli non? j'ai mes mains soudainement moites. Je vais faire passer un entretien! Un vrai! Comme un professionnel! Je suis un professionnel! Calme, je suis un patron maintenant. J'ai l'impression de ressembler à un feu de détresse en passant d'un rouge gêné à un blanc maladif. Je ne suis pas du genre à passer inaperçu non plus, si j'y pense! Ha non, ne pas y penser, ça va me mettre encore plus mal à l'aise.

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence et Gael

L'offre de poignée de main de Gael passa inaperçu. L'homme devant lui contempla les bagues et les couleurs des ongles de l'androgyne, obnubilé par tout ça. Un léger rictus s'étira sur le visage de l'énergumène avant que l'inconnu réalise sa boulette, saisisse l'opportunité et lui remette sa poignée de main. Térence. Térence Hardford. Tel est le nom que Gael devra associer à ce visage. Ses lèvres s'étirèrent d'avantage, laissant voir une belle dentition et un sourire courtois, et ce, avant que sa voix ne s'élève pour clore les salutations.

━ Enchantée, Térence! ajouta le blond, avant de reprendre sa main pour lui.

Sa main s'étira jusqu'au gobelet de café posé sur un petit coin de la table, menant le breuvage à ses lèvres pour en sirotter une gorgée avant de le retourner sur la table. Le regard cristallisé de Gael scruta les autres personnes dans la pièce, sans négliger son compagnon de table. Comme il allait parler, une sonnerie se fit entendre. C'était le téléphone de Térence. Il transmit ses excuses auxquelles le blond répondit d'un signe de tête, puis il répondit à son téléphone. La conversation ne fut pas bien longue, mais elle sembla plutôt très concluente, voire positive. Sa réaction avant de raccrocher laissa présager qu'ils parlèrent de l'énergumène assis à la même table que l'homme d'affaire, mais hélas, il eut l'habitude de se foutre de ce genre de trucs. Son partenaire de table raccrocha rapidement, s'excusant en précisant qu'il s'agissait du boulot.

━ Aucun soucis Térence! Ce sont les aléas du boulot! ajouta l'androgyne avant de sirotter une autre gorgée de café.

Une question fit rapidement surface à savoir si ça dérangeait à Gael si une personne joindrait. Un sourire s'étira sur les lèvres pulpeuses de l'homme étrange. La compagnie des gens ne le dérange guère, il est habitué à la compagnie des gens et déteste la solitude, et c'est avec un signe de tête négatif qu'il entreprit sa réponse.

━ Non, bien sûr que non! Le travail est important, tu sais? précisa-t-il avant de prendre une gorgée de café, déposant son gobelet sur la table. Il ajouta: Si c'est pas trop indiscret, dans quoi travailles-tu?

La curiosité eut piqué Gael de plein fouet. La hantise causée par la solitude et le manque d'implication sociale semble déranger le blond de plus en plus, au fil des semaines, voire des mois. Cependant, le revenu qu'il obtient du gouvernement ne doit pas être coupé puisqu'il dépend de ce genre de revenus. Il ne peut donc se permettre de se trouver un emploi, sans quoi, il devra bosser à temps plein s'il veut arriver à tout payer ses trucs. Un petit emploi payé au noir, c'est un peu ce que cherche Gael en ces temps difficiles. Il ne peut pas demander ça à n'importe qui, et en prime, qui voudrait d'un ancien meurtrier? Il attendit donc la réponse de Térence avant de sauter à une quelconque conclusion. Peut-être sera-t-il une porte pour un emploi futur...

Avec Triss, Gael Winchester et Ljøl Nygård
Nouvelle rencontre
"Socialiser de façon forcée ?" Je suis soulagé de voir que mon compagnon de table est si compréhensible. Peut-être que je pourrais profiter de sa présence pour y puiser un peu de force et tenir la conversation avec mon futur employé. Je souris et hoche la tête, le travail important, pour moi le travail est surtout une bouée de sauvetage. C'est toute ma vie ! Pas juste un endroit où se rendre afin d'obtenir assez d'argent pour une vie décente. Mon compte en banque est vidé de tout l'argent que j'ai pu mettre de côté. Mais je sais que mon investissement en vaut la peine !

"Je suis cuisinier ! J'ai repris le restaurant un peu plus loin. Je vais donc faire passer un entretien, la personne qui nous rejoint sera peut-être mon futur employé. "

Si je devais imaginer un travail pour le jeune femme, c'est mannequin ! Ou acteur, vous savez ceux qui font la publicité pour un parfum sophistiqué dont 5 ml coute une fortune ? Un artiste peut-être ? Un peintre ! Ils sont toujours un peu spéciaux, non ? Ho Triss ! Ce sont tous des clichés ! Je suis lamentable !encore une fois je me laisse entrainer par la société. Je secoue la tête pour chasser ses bêtises, il vaut mieux poser directement la question !

" Et vous ? Dans quelle branche travaillez-vous?"

Je me surpris à entendre ma voix, je me suis tranquillisé? J'avais toujours trouvé absurde quand mes amis disaient que pour me calmer suffit de dire "cuisine", mais je dois avouer que mon corps leur donne raison. Je parcours en vitesses les questions que l'on doit poser lors d'un entretien. Je n'aime pas, surtout au niveau de la qualité. Pour en avoir passé, je sais parfaitement qu'on donne une qualité que l'employeur attend même si elle est fausse. Je me redresse en regardant l'entrée, dès qu'une personne franchis la porte je tends l'oreille et observe afin de voir si on me cherche. Est-ce Mathias lui a montré une photo? Comment savoir qui est le bon individu? J'aurais du demandé à quoi il ressemblait, j'attrape mon téléphone et envoie un sms rapidement. La réponse est rapides 'cheveux blancs'. Je cligne des yeux, est-ce qu'il veut engager une personne âgée ? Comment celle-ci pourrait-elle tenir le rythme? Je sais que je suis du genre à offrir ma main au plus démuni, mais de là à engager un vieillard. Non, je ne juge jamais une personne, même une personne en âge certain peut être capable de faire quelque chose. Un travail adapté à chacun!

Mais je me trompe complètement, la porte s'ouvre à nouveau et fait place à une tête blanche! Un jeune! Est-ce possible? Avoir des cheveux blancs aussi jeunes? Peut-être une coloration? Oui, j'aurais du pensé. Je le fixe un peu trop, mais assez pour qu'il sache que je l'attends. Je montre de ma main le siège entre Gael et moi-même. Faire passer un entretien dans un café, c'est loin d'être conventionnel.

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence et Gael

Térence travaille donc dans la restauration. Il a reprit le resto un peu plus loin, probablement pour l'agencer à sa sauce. Gael souria légèrement face à cet affirmation. Il fut plutôt heureux que ce restaurant ait trouvé preneur; La façade de ce restaurant faisait pitié, et sembla limite abandonné. Un sourire se dessina sur ses lèvres, son rictus disparaissant alors qu'il s'apprêta à parler.

━ Je vois. affirma-t-il. Ce restaurant avait besoin d'un renouveau. Je suis curieux, j'ai hâte de voir ce que tu en feras. Tu me compteras parmi tes clients!

L'androgyne porta le gobelet de café à ses lèvres pour prendre une autre gorgée, satisfait du breuvage qu'il eut commandé. Son doux sourire qui s'était formé suite à sa phrase s'empressa de s'estomper pour laisser place à une moue plutôt sombre, un peu moins joviale que ce qu'il a au visage depuis son entrée au Starbucks. La question que Térence lui eut posé ne l'enchanta guère, mais politesse fut qu'il y réponde. Un léger soupire glissa entre ses lèvres pulpeuses avant que sa voix se fasse entendre.

━ Je suis sur l'assistance sociale. Sa voix fut beaucoup moins enthousiaste qu'elle ne l'eut été par les minutes qui eurent précédés. Je suis sorti de prison il y a six ans. Sa voix est basse. Gael n'est pas fier de ce passage de sa vie, il va sans dire.

Cependant, Gael n'eut le temps de terminer ses explications que la personne tant attendue entra dans le commerce en question. Une tignasse blanche franchit la porte, et un signe de main de la part de son partenaire de table fit réaliser à l'énergumène que cet homme nouvellement entré au Starbucks était celui que Térence cherchait. Par réflexe -et aussi par politesse- l'Androgyne tira un peu sa chaise tout en reprenant sa sacoche sur le coin de la table pour la déposer sur ses genoux, question de laisser un peu de place pour le nouvel arrivant.

━ Voulez-vous que je vous laisse....? À quelque part, Gael espère encore avoir le droit de rester sur place. Il aime bien la compagnie ici présente, mais il comprend qu'il devra peut-être quitter pour laisser l'entrevue se faire sans distraction. On se ne le cachera pas: un homme de deux mètres sur talons hauts vêtus de vêtements féminins, le visage bourré de maquillage, ça fait toute une distraction...

Cela faisait officiellement un mois depuis qu'il était sorti de son coma, un mois qu'il devait accepter que sa mémoire défaillante l’empêchait de reprendre le cours logique de sa vie. Qu'est-ce qu'un mois sur une vie ? Pas grande chose, à peine quelques miettes sur une existence. Pour Ljol, ce fut semblable à une épreuve pénible à traverser, car il fallait (re)-apprendre tant de choses, il était nécessaire de s'adapter rapidement au risque de se faire totalement dépassé par les événements. Juillet fut consacré entièrement dans l'exercice de reprendre une vie autonome, de trouver un équilibre avec le lycan qui avait partager sa vie et qui vivait avec lui désormais. Ce fut également le mois des fréquents aller-retour à l’hôpital pour surveiller son état physique et psychologique surtout. Et finalement vient août avec cette lune rouge qui eu finalement une bonne finalité, mais surtout...

L'albinos avait enfin pu obtenir l'accord de ses médecins concernant la reprise d'une activité professionnelle ! Cela sonnait comme la plus belle chose qui pouvait lui arriver depuis son réveil, enfin l'Albinos allait pouvoir trouver une « vraie » occupation et ne pas seulement passer ses journées à faire les tâches ménagères en essayant de pas trop paraître troublé à chaque fois que son colocataire décidait de sortir dans l'appartement avec un pantalon très bas sur ses hanches... Et bon, le dit lycan avait quand même la fâcheuse tendance à manger comme deux et l'argent ne poussent pas sur les arbres malheureusement... D'où la nécessité de trouver un travail pour mettre du beurre dans les épinards ! La motivation ne lui manquait pas et pourtant, ce fut beaucoup de porte au nez qu'il reçut malgré ses efforts et sa large recherche d'emploi. Hors de question pour lui de reprendre son poste de secrétaire médicale à l’hôpital St Thomas, le nordique ne voulait pas solliciter de la pitié ni devenir une curiosité pour les médecins qui serait forcement au courant de son histoire.

Ce fut sur le trajet d'un énième entretien échoué que l'albinos remarqua l'annonce sur la devanture de ce qui devait être un restaurant en travaux, l'établissement était en quête de différent profil et l'humain se dit qu'il pouvait bien tenter d'être serveur. Alors il y alla au culot ! Il semblait avoir des gens à l'intérieur du bâtiment et de ce fait s'y engouffra en demandant s'il y avait un responsable de présent. Ce fut le sous-chef de l'établissement qui l'acceilla non sans un peu de surprise en voyant sa dégaine et pourtant l'homme prit le temps de le renseigner sur la personne vers qui il devait aller et prit même la peine de sonner pour lui renseigner le lieu. Un bon débout que voilà ! Le blanc remercia le sous-chef puis prit la direction du lieu de rendez-vous : le Starbuck. Pas besoin de faire un détour par chez lui, sa tenue était tout à fait correcte pour un entretien d'embauche ce qui lui permit d'arriver relativement, rapidement dans le café.

Ljol n'était pas le genre à passer inaperçu lorsqu'il pénétrait dans un lieu et ce bien malgré lui. Albinos de la pointe des cheveux jusqu'au bout des cils, sa carnation dénotait violemment avec celle du commun des mortels et surtout qu'avec l'été la plupart se parait de bronzage caramel. Le blanc ôta sa paire de lunettes de soleil pour dévoiler son regard rosé rehaussé par une ligne de crayon noir au ras de cil supérieur. Sur le visage, aucun apparat autre que ces quelques cicatrices rosées qui lui donnait l'air d'une gueule d'ange brisé. Oreilles percées de multiples piercings noirs et rouges, tatouages graphiques noirs sur les doigts ainsi que du vernis noir laqué au bout des ongles. Le tout complété par un pantalon en cuir moulant, des chaussures de ville noir ainsi qu'un pull à manche mi-longue en coton bordeaux fin. Un porte-document sous le bras contenant son c.v, le blanc détailla calmement les diverses personnes en cherchant celui qui devait l'attendre. Un homme en costume visiblement déjà accompagné.

Là-bas. Quelqu'un lui faisait signe, cela devait être le gérant du restaurant ou bien, c'était quelqu'un qui le connaissait d’avant... Lj' espéra que ce fut la première option et s’avança calmement vers la table en tachant de ne pas paraître trop froid. Difficile pour un nordique de ce montré spontanément souriant et chaleureux. Le regard lie-de-vin se pose d'abord sur l'homme en costume qu'il pourrait qualifier de banal bien qu'ayant un visage doux, voir candide. Le second inconnu, lui, capte plus longtemps son regard. En positif. Il pense que cela doit être homme, mais n'en est pas franchement certain et au fond ce détail ne l’intéresse pas. L'androgyne face à lui à un charme certain et l'espace de quelques instants l'albinos l'envie d'avoir le force de caractère de s'habiller comme bon lui semble. Lui bien qu'il face des efforts sur lui pour accepter de plus en plus son genre fluide, peine à trouver le courage de sortir avec les vêtements qui lui plaise vraiment... Les petits tops avec de la dentelle, très jolie, mais impossible de sortir avec ça vu le soleil de plomb au risque de finir carbonisé...

« Bonjour, excusez-moi de vous interrompre et d'arriver de façon si impromptue. Ljøl Nygård, enchanté de faire votre connaissance. Vous devez être Monsieur Hardford ? »

Le blanc prit le temps de d'abords offrir une poignée de main à l'homme en costume tout en lui demandant confirmation de son identité, puis une fois la réponse obtenue, il offrir une poignée de main à l'autre personne.

« Restez donc attabler avec nous, je ne voudrais pas que vous ailliez à partir alors que vous occupiez cette table bien avant moi. Du moins, si ma présence ne vous dérange pas, bien entendu. »

Un léger sourire sur ses lèvres pâles, puis il s'installa sur la chaise vacante entre Térence et Gaël en gardant son porte-document sur ses genoux. L'air d'attendre de savoir ce que le recruteur allait attendre de lui et si son physique ne lui vaudrait pas une disqualification directe.

Avec Triss, Gael Winchester et Ljøl Nygård
Nouvelle rencontre
"Socialiser de façon forcée ?" Je souris et hoche la tête. Un battement de cœur plus fort. Il a hâte de voir, je ne dois donc pas le décevoir! Je ne peux décevoir ma clientèle, je le l'étais déjà dit. Mais se l'entendre dire, entendre un futur client avoir une certaine impatience c'est mettre une pression sur mes épaules. Je me pince les lèvres de mes dents, en baissant juste un instant le regard sur mes feuilles pour contrôler le stress montant toujours un peu plus. Mais je relève la tête en entendant le ton de sa voix se modifier.

Je cligne des yeux, observant le visage changeant de Gael. Ai-je visé une corde sensible ? Il est assistant ? Non. Il est comme je l'étais, berné par se services corrompus ? De la prison ? Que diable a-t-il pu faire pour se retrouver en prison ? La seule idée qui me vient c'est du racolage et mes joues s'empourprent à simplement l'idée. Mais 6 ans c'est long. Pourquoi en parler encore ? Seul un innocent pourrait en parler sans vraiment de risque. Et il a fait la prison, il a donc déjà été puni par la justice. Mais je lui en parlerais après. Je n'ai, je crois, ne pas avoir changé d'attitude à son égard. Au contraire, me confier ainsi un secret. Je me sens même flatté. Je ne vais donc pas lui faire un affront de paraitre choqué. Juste surpris.

Je regarde le jeune homme, du premier contact il est poli! C'est un premier atout et surtout autrement à moi il n'a aucune timidité. Il parle également très bien, il devait être habituel à l'accueil. Déjà de nombreuse qualité en quelques instants, je me lève et serre la main tendue. Remarquant que tout comme Gael il a les ongles peins. Serait-ce une mode qu'ont les jeunes aujourd'hui?

"Ne vous excusez pas, c'est moi qui m'excuse de vous recevoir dans un lieu comme celui-ci."

Je m'assieds à nouveau avant que mes jambes ne tremblent de trop et soit visibles même pour des humains. J'allais répondre à la jeune femme-homme, mais Ljol me prend au dépourvu et répond bien plus poliment que je l'aurais fait. Je hoche simplement la tête pour approuver les mots.

"Et bien, commençons Ljol. C'est mon premier restaurant et j'ai encore beaucoup de postes à pourvoir. Vous postulez pour serveur de ce que m'a dit mon sous-chef? Avez-vous de l'expérience en restauration?"

Je jette un regard ensuite sur Gaël, il ne m'avait pas répondu. Le fait qu'il a fait de la prison n'explique pas son travail. J'aimerais me dédoubler, mais une chose à la fois. Je dois juste ne pas perdre l'idée de lui demander un peu plus d'information. Je reprends mon regard, sur l'homme aux cheveux blanc. Une couleur que je ne pensais pas possible, j'avais déjà vu du gris très pâles. Mais un tel blanc. Serait-ce une perruque? Et des verres de contact? Les yeux rubis tels un vampire. Mais au vu de la lumière à l'extérieur ça ne pouvait en être un. Il est donc juste un excentrique? Encore une personne qui tout comme Gaël n'ont aucune peur du regard des autres et vivent comme bon leur semble?

Je me sens tellement petit à côté e leur personnalité. J'ai presque honte du manque de confiance en moi. Et pourtant entre eux deux, je suis censé être celui qui a le plus de confiance. Celui qui offre un travail. Mais je me sens intimidé. Qui a dit que seuls les muscles peuvent intimider quelqu'un? Car assurément ces deux-là sont très loin du cliché grands garçons de 2m au muscle plus gros que ma tête.

"Mon restaurant n'est pas un service à table. Nous avons choisi une optique plus familiale, sous forme de buffet à volonté. Êtes-vous un habituer de restaurant? En tant que client, par exemple. Cela reste une expérience."

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence, Ljøl et Gael

Les pensées de l'androgyne s'empillèrent dans son esprit. Va-t-il être encore rejeté comme un déchet, tout comme l'a fait le reste du Starbucks dans les minutes qui ont précédé cet échange? Va-t-il être insulté? Ignoré? Bien qu'il y est habitué, ce genre de comportement à l'égard d'une personne peut mener à la négativité, voire pousser n'importe quel individu à assombrir ses idées. Malgré tout, Gael s'accrocha à l'espoir de reprendre le cour normale de sa vie un jour ou l'autre. Un stress plutôt négatif s'empara tout de même de l'âme de notre énergumène. Avec le temps, la peur du jugement reste, peu importe ce qui pourrait se passer. Malgré tous les sentiments étranges qui hantèrent ses pensées, la tignasse blonde sut gérer ce stress sans problème, laissant une expression de confiance régner sur les traits de son visage alors que l'albinos s'approche de la table.

La voix de l'homme aux cheveux blancs eut enfin retenti, se présentant, tout en livrant des excuses quant à une possible interruption. Un léger sourire s'arqua sur les lèvres volumptueuses de notre androgyne, laissant comprendre qu'il n'y a aucun problème. Les présentations entre Ljøl et Térence furent brève, mais claires: Ils étaient bien les gens qu'ils cherchaient, autant l'un que l'autre. Alors que Gael s'apprêta à se redresser, une main lui fut présentée. Ses prunelles azurés scrutèrent la main du nouvel arrivant, sa voix se faisant entendre en même temps. Il invita donc le grand blond à rester à table si bon lui semble.

━ Merci. Lança-t-il avant d'accepter la poignée de main de la part de l'autre homme. Je suis Gael Winchester. Ne vous en faites pas, ça me va parfaitement. Le travail, c'est important! conclua-t-il tout en offrant un dernier sourire au nouvel arrivant.

Rapidement, Gael prit une gorgée de son breuvage tout en s'assurant de laisser toute la place nécessaire sur la table pour que les deux autres hommes puissent s'affairer à leur entretien d'embauche. Rapidement, Térence se lança dans les questions, ainsi que dans l'explication de son nouveau commerce. Il eut acheté le Resto du Coin pour en faire un restaurant d'ambiance familiale, de type buffet à volonté. Gael ne put s'empêcher d'écouter la conversation malgré tout; Ce sera le moment parfait d'en apprendre d'avantage sur le type d'entreprise que son hôte de table tient.

Ce genre de restaurant serait l'idéal pour Gael. Ses pensées tournèrent vers le positif bien rapidement. Il pianotta de ses doigts sur ses jambes croisées sous la table, portant le gobelet de café à ses lèvres de temps à autres pour déguster une gorgée quand il en a envie. Rêvassant, il s'imagina en train de travailler dans ce type de commerce. Vider les tables, nettoyer la vaisselle, préparer la nourriture des buffets... bien qu'ancien meurtrier, notre énergumène est amplement capable de faire ce genre de choses. Ce n'est pas le genre d'emploi qui demande beaucoup d'effort -bien que la restauration est un domaine assez actif- mais ce sera sûrement le genre d'emploi qui sera parfaitement approuvé par les spécialistes en santé mentale qui s'occupent du cas de Gael.

Tout compte fait, après mûre réflexion, le blond compte bien porter sa candidature dans les moments qui suivront... à condition de ne pas voler le poste pour lequel l'Albinos a postulé.

Si les jeunes hommes avaient été surpris par son physique très atypiques, ils avaient eux la décence à ne pas l'exprimer de façon visible en le détaillant frénétiquement sans gêne de la tête aux pieds. Cette forme tacite d'acceptation de son apparence le soulageait, il n'avait rien de plus embarrassant que de devoir continuellement être assaillit de question par de parfaits inconnus qui n'avait pour son cas qu'une sorte de curiosité malsaine. Vivre avec une maladie si visible était une chose, l'accepter une autre autrement plus difficile. L'albinos avait toujours du mal à se regarder fixement dans un miroir, il complexait réellement d'être si pâle. Pourtant en le voyant si sûr de lui en conversant avec de parfaits inconnus, difficiles de se l'imaginer ainsi.

C'est avec un petit acquiescement de tête intéressé que le jeune homme accueille les premières questions du restaurateur qui porte sans réelle surprise sur ses compétences en la matière et la motivation de son choix de poste à pourvoir. Jusqu'ici, les questions ne semblaient ni piégeuses ni extrêmement compliquées, le blanc y répondit donc assez rapidement.

« En effet, c'est le poste de serveur qui a attiré le plus mon attention dans votre annonce d'embauche, car il semble être le poste le plus adapté et adéquat pour ma personne. Pour être sincère avec vous, je n'ai aucune expérience dans le domaine de la restauration du moins en tant que professionnel. Il m'arrive de sortir manger en ville comme tout le monde, bien que j'ai un net penchant pour réaliser moi-même mes préparations. »

Le blanc ouvrit son porte-document tout en parlant et en sortit une copie de son C.V qu'il tendit à Térence afin de lui donner une idée de ses aptitudes et compétences. L'albinos ne manqua pas de commenter d'explication le document qui reprenait les informations générales telles que son adresse, son émail, son identité. Venait ensuite succinctement ses compétences linguistiques et informatique avec un détail de son précédent et unique emploi.

« Je me permets de vous donner ceci, cela vous permettra de baliser plus aisément mes aptitudes et spécificités.

Pour commencer, il me semble nécessaire de préciser deux-trois choses à mon sujet. Tout d'abord, mon physique peu discret qui je l'espère ne sera pas un frein pour vous. Je suis albinos de naissance ce qui me confère naturellement cette peau et cette chevelure pâle ainsi que mes yeux lie-de-vin. Mon physique ne résulte donc pas d'un quelconque caprice ou d'une mode en vogue.

Ensuite, la raison qui me pousse actuellement à rechercher activement un emploi est que successivement à un aléa de la vie, j'ai été contraint de changer de travail. Il y a environ un mois, je me suis réveillé d'un coma de plusieurs semaines. De séquelle, j'en ai gardé une forme d'amnésie ainsi que quelques cicatrices au niveau du visage. Travaillant anciennement dans le milieu hospitalier, il m'était pénible d'être à la fois patient et professionnel de soin au même endroit.

Concernant mes aptitudes linguistes, je parle parfaitement le norvégien puisque ceci est ma langue maternelle. Comme vous pouvez le constater, je parle également l'anglais couramment, car cela fait environ une dizaine d'années que je vis à Londres en plus d'avoir suivi cette langue en cursus scolaire. Je parle également le russe et l'allemand qui sont deux langues très prisées en Norvège et donc apprise très tôt aux enfants.

Ma principale expérience dans la sphère du travail est dans le domaine médicale, j'ai pratiqué plusieurs années en tant que secrétaire médical au service dermatologie-ophtalmologie de l’hôpital Saint-Thomas. Ce qui fait que je suis habitué de gérer l’accueil et de fournir des explications à la clientèle. J'ai également des aptitudes dans tout ce qui touche à la rédaction de documents sur un ordinateur, mais je doutes que cela vous soit utile présentement. »

Ljol préférait ce montré honnête immédiatement, car cela lui permettrait de savoir rapidement si le recruteur avait quelques choses à redire vis-à-vis de ses « particularités ». En tout cas jusqu'ici, soit sa maladie soit son antécédent médical lui avait valut d'être rapidement reclassé lors de ses candidatures. Cette fois-ci, l'humain osait espérer que ce soit la bonne. D'autant que le concept d'un restaurant familial et convivial lui plaisait fortement.

« Y-a-t'il autre chose que vous désiriez savoir ? »

Avec Triss, Gael Winchester et Ljøl Nygård
Nouvelle rencontre
"Socialiser de façon forcée ?" J'essuie discrètement mes mains sur mon pantalon, avant de prendre le CV tendu. Et je me sens à nouveau rougir en lisant que je suis loin d'être devant un idiot. Et pourtant il veut travailler avec moi ? Je n'ai pas à me poser beaucoup de questions. L'homme se met à m'expliquer avec grand détail sa vie. Répondant à toutes mes questions avant même que je les formule dans ma tête. J'ai l'impression d'être un poisson hors de l'eau, ouvrant et fermant la bouche. Hochant la tête en signe de compréhension.
La première chose, m'expliquant qu'il est albinos. Sérieusement… un véritable albinos en chair et en os juste devant moi. J'en ai brièvement entendu parler en cours, mais ça remonte à loin et je ne m'étais pas plus intéressé à cette maladie. Je porte ma main à mes lèvres surprises. Il s'est réveillé d'un coma? On dirait un personnage d'un film.

"Ho... je ne sais pas si parler plusieurs langues vous sera vraiment utile, sauf si des touristes étrangers nous font l'honneur. Mais l'accueil fortement!"

Mathias m'avait pourtant bien dit de ne pas accepter n'importe qui, de jouer au patron sévère et strict. Mais c'est plus fort que moi. Non seulement nous avons besoin de personnel, mais cette personne est prête à faire serveur avec un CV aussi compétent que le sien. Il faut donc beaucoup de volonté pour ça. Je reprends mon regard sur le CV, pour regarder son âge. Il est plus âgé que moi, ça ne va pas créer de soucis?

" C'est mon premier restaurant, autant vous dire que je ne suis pas certain de l'avenir. Tout comme je pourrais vous demander d'autre tâche que simplement remplir les buffets ou accueillir les gens. Comme le nettoyage ou servir au bar si ce poste n'est pas pris. Mais également le risque que cela ne fonctionne pas et que vous soyez donc mis à la porte. Comme vous avez été franc avec moi, je préfère également l'être. "

Je soupire et souris timidement. Les joues rouges. C'est peut-être utopique de ma part, mais j'aimerais tant une équipe où tout le monde peut s'entendre. Et si cet homme doit en faire partie, je dois stopper cette anxiété et me montrer plus sur de moi.

"Je vous propose un essai. Autant pour vous ou pour moi. L'ouverture vous permettra de savoir si ce nouveau métier vous convient, qu'en dites-vous? Bienvenue dans l'équipe.. l..heu.. pardon mais vous pouvez me redonner votre prénom, comment il se prononce?"

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence, Ljøl et Gael

Bien rapidement, l'entretien d'embauche fut commencé. Une première question sur ses expériences de travail se fit entendre de la part du jeune patron, ce qui commença donc la conversation entre les deux futurs collègues. Gael tendit l'oreille, portant attention discrètement à ce que l'albinos eut répondu face à la première question, ma foi, plutôt vague. Une gorgée de son breuvage chaud et réconfortant, ses prunelles azurés rivés vers la vitre qui donnait sur l'extérieur, l'androgyne tenta de rester discret, et faire comme si l'intérêt n'y était pas. C'est un entretien d'embauche, Gael n'a pas son mot à dire. Déjà, Térence lui avait permis de rester.... il est mieux de rester sage, pour une fois!

Néanmoins, il fut surpris de la réponse du futur employé. Il déballa rapidement tout ce qu'il eut à dire. La justification concernant son albinisme fit sourire légèrement le blond. «Mon physique ne résulte donc pas d'un quelconque caprice ou d'une mode en vogue.» Évidemment, Gael sentit rapidement un malaise s'installer alors qu'il se sentit étroitement visé par ce commentaire. Gael est effectivement vêtu de vêtements sombres et anormaux. Il se teint les cheveux aussi pâle, il se maquille foncé malgré sa pâle peau... tout le portrait du «caprice» dont Ljol eut fait mention lors de la première partie de son monologue. Monologue et ce fut le cas de le dire: Térence sembla bouche-bée, il peina à suivre la conversation avec ses réactions faciales qui arrachèrent un sourire amusé à Gael. Il ne put même pas placer un seul mot, une seule question, l'albinos sut déjà quoi dire.

D'un autre côté, plus l'albinos déballe ses capacités, plus Gael se sent minable. Son regard vascilla entre Térence et Ljol alors que ce dernier révéla ses antécédents d'emplois, ainsi que ses formations et capacités. Les langues parlées furent également suffisants pour abasourdir Gael. Malgré un accident quelconque, il vient de se réveiller d'un coma et il est déjà prêt à travailler? L'androgyne qui eut peur de voler la place de l'albinos... Gael se rendit bien vite compte qu'il est impossible de déloger un homme pareil. Le blond se mordit discrètement la lèvre tout en détournant le regard vers l'extérieur, encore, prenant une autre gorgée de son gobelet. Aussi bien abandonner l'idée, comment un meurtrier vêtu en «caprice» pourrait surpasser un médecin parlant plusieurs langues?

Une fois le long monologue de Ljol terminé, Térence put enfin placer un mot. Le regard du blond se retourna bien vite vers la provenance de la voix pour constater que le sens des phrases ne furent pas bien positifs. Térence n'a pas autant d'espoir en son restaurant que ce qu'il devrait. Un léger sourire passa rapidement sur les lèvres de Gael avant de disparaître bien vite, laissant ce dernier terminer sa phrase. Un moment de réflexion lui fut nécessaire pour comprendre que l'énergumène n'a pas à dire quoi que ce soit. C'est un entretien d'embauche, il doit les laisser travailler, et discuter. Gael se ravisa rapidement, avant de commencer à parler. Il préféra de loin les laisser finir.

Ljol n'en était pas à son premier entretien d'embauche loin de là, il avait même écumé un certain nombre de bureau et distribuer nombre de c.v jusqu'alors. Sans succès, cela va de soi. Pourtant, nombreux sont les donneurs de leçons à prétendre qu'il soit une chose aisée de décrocher un emploi pour peu que l'on aie les qualités suffisantes. Si cela était si simple, nul doute que le taux de chômeur serait en baisse voir pratiquement inexistant...

Térence, lui, semblait être face à son premier entretien d'embauche si l'albinos se fiait aux expressions faciales de ce dernier ainsi qu'au stress qu'il percevait. Ce genre d'entrevue, par contre, était bien une première. L'employeur perdu et tendu face à un candidat sur de lui. Ljol dut se retenir d'étirer un petit sourire mi-amusé mi-attendrit en comprenant que ce pauvre recruteur ne savait pas où diriger son attention avec tout ce dont le nordique venait de l'abreuver. Avec le recul, n'y avait-il pas été un peu trop fort dès le début ? Peut-être aurait-il dû lui laisser posé des questions et ce contenté d'y répondre sommairement ?

L'air choqué du recruteur, lui rappela combien sa vie et les mésaventures qu'il avait essuyé devait paraître inimaginable pour les autres. Ljol avait fini par oublier le caractère peu commun de son amnésie et de sa période de coma, lui qui l'avait vécu et surmonté voyait cela comme une « banalité ». L'esprit s'habitue à tous, heureusement. Le risque d'avoir un passif si lourd est d'attiser de la peine chez l'autre ou pire une forme de pitié, le blanc espérait de tout cœur que cela ne soit pas le cas avec son possible futur employeur et ses possibles futurs collègues. Il voulait être considéré comme n'importe quel Monsieur-tout-le-monde.

Un moment de silence s'étire entre eux pendant que Térence prend la peine de survoler le c.v entre ses doigts, l'albinos espère que l'échange ne s'éternisera pas plus que nécessaire. Il n'a pas oublié la présence de Gaël bien que la discret dont il fait preuve pour leur laissé de l'intimité est impressionnante, le jeune homme était là avant lui alors le laisser sur le côté, ennuyé le blanc. Finalement, son vis-à-vis reprend la parole en abordant le sujet du restaurant à proprement parlé. Ljol s'étonne ne le sentir si peu assuré de lui, il normal d'être dans le flou lorsque l'on monte son premier commerce, mais il est bon d'y croire un minimum dans sa réussite. Il acquiesce, lj' ne voit pas d'opposition à faire d'autre tâche tant que sa main le lui permet. La sincérité et l’honnête du patron sont agréables, chacun a été clair avec l'autre. Pas de non-dit, ni de duperie. Avec ses joues rosies, Térence semble bien jeune et timide. Peu habituel pour un patron, c'est certain.

L'albinos acquiesce de la tête un léger sourire à sa proposition de faire un essai, cela lui semble un très bon compromit pour chacun. Il n'est pas mécontent d'avoir eu le culot d'oser ce présenté sans préparation. Un haussement de sourcil amusé lui échappa au cafouillage concernant la prononciation de son prénom.

« Ljøl. Vous n'êtes pas le seul à avoir du mal avec sa prononciation, pour un anglophone cela se rapproche phonétiquement de Yeule. Maintenant, vous pouvez utiliser mon diminutif si cela est d'avantage confortable pour vous, Lj'.

Vous pouvez conter sur moi pour l'ouverture, nous discuterons des modalités en temps voulu, je suppose ? Je ne vois pas d'objection à réalisé d'autres tâches que serveur, je peux me montrer polyvalent. De façon ponctuelle, je pourrais tenir le bar. Néanmoins, je ne suis pas des plus agiles avec des verres et autres bouteilles. Il vous faudrait peut-être un barman moins maladroit que moi. »

Le regard lie-de-vin du nordique se pose sur Gaël qui demeure toujours silencieux attabler avec eux, un sourire polis se glisse sur ses lèvres pâles alors qu'il s'adresse à ce dernier.

« Vous comptiez peut-être postuler également pour le restaurant ? »

Avec Triss et Gael Winchester Nouvelle rencontre "Socialiser de façon forcée ?"
Je venais de conclure l'entretien, non ? Ce n'est pas ce qu'il vient de se passer ? Il a accepté, j'ai accepté, nous sommes d'accord. Il y a autre chose à dire ? Mon restaurant va faire parler de lui avec une personne si particulière comme serveur. Tout ce que j'ai à espérer à présent c'est qu'il soit la perle rare, aussi blanc que précieux.

Je suis heureux d'entendre le surnom, bien plus facile en effet à prononcer. Même si appeler son premier employer de la sorte, fait très proches. Mais ce que je veux, une relation conviviale entre nous. J'ai toujours détesté qu'on me crie dessus quand j'étais un simple commis. En avoir les larmes aux yeux, ce qui poussait les autres à augmenter la cadence des cris à mon sujet. Je n'ai jamais compris en quoi c'est amusant d'enfoncer une personne dans sa détresse. Je soupire, c'est du passé. Aujourd'hui, je suis le patron et je compte bien verser que des larmes de joies !

Mais ce que je semblais être clos, ne l'étais pas. Lj précise de son manque d'agilité. Et bien que ce soit clair dans ma tête,il est vrai que je n'ai pas mentionné le poste de barman étant un emploi à part.

"Ho… j'engage en effet un barman, le bar n'étant pas un sel service il me faut une personne non-stop derrière celui-ci. Si vous êtes intéressé…"

Je me tourne sur mon premier contact dans ces lieux. Et cligne plusieurs fois, attendant sa réponse à la question. Je deviens soudainement rouge, alors que j'imagine d'avoir deux êtres si particuliers à mon service. Je devrais engager des personnes normales, non pas que ceux-ci ne le soient pas. Mais Gaël est vraiment unique. C'est un risque de l'engager. Il pourrait plaire à certains clients et déplaire à d'autres. Je pose la main sur mon menton, alors que mon regard se dirige sur la table. Plonger en pleine réflexion. Analysant le pour et le contre, ici même il a reçu un accueil très peu chaleureux, ce que signifie que ces clients seraient du côté non ravi.

Mais en même temps, est-ce vraiment bien d'avoir ce genre de client au restaurant ? Aussi peu fermé d'esprit ? Nous sommes en 2032, il est temps que les gens s'ouvrent un peu. Surtout à notre époque où lycan et vampires sont autour de nous…

" LYCAN! "

Ho! J'ai oublié de mentionner quelque chose d'important! C'est donc comme si une lumière venait d'éclairer mon visage que je lève celui-ci pour fixer LJ et Gaël tour à tour. Ne me rendant pas compte que j'ai haussé la voix un peu trop forte.

" J'ai oublié d'évoquer quelque chose. Mon restaurant est ouvert à tout le monde, y compris au lycan et aux vampires. Avec des plats particuliers pour eux. Ça ne vous dérange pas de les servir? Ou de devoir mettre des plats un peu étranges dans le buffet ? Ou de servir du sang "

C'est une question un peu bête, mais il serait idiot d'engager des favoris à la Solaris! Il leur suffirait d'empoisonner les plats. La réponse donnée, je soupire, de soulagement. Et fixe Gael qui s'est montré intéressé par le poste. Si j'ai un accord également avec lui, j'aurais trouvé deux personnes pour le prix d'une seule rencontre!

"Vous avez de l'expérience dans les boissons? Bien que je ne puisse proposer d'alcool fort, les cocktails seront assez basiques. Que même moi je connais…de noms"

Je marmonne la dernière phrase, je viens d'avouer que je ne suis pas un grand buveur. Non un buveur tout court. L'alcool ne me réussissant pas, j'évite. J'attends que Gaël me parle un peu de ce qu'il sait faire. Autre information que le fait qu'il sorte de prison, et bien en prison il existe de nombreuse formation accessible au prisonnier.

Socialiser de façon forcée ?

Feat. Térence, Ljøl et Gael

Gael fut silencieux tout le long de l'entretien d'embauche, se contentant de regarder le développement des choses. Le jeune propriétaire semble savoir ce qu'il fait malgré ses incertitudes, et peu de temps fut nécessaire pour que le blondinet obtienne la confirmation que le restaurant est le premier commerce de Térence. Malgré tout, autant l'albinos que le patron semblèrent prêts à se lancer dans un essai commun. À travailler ensemble, ils seront capable de bien partir le restaurant... mais il faut, en premier lieu, un équipe soudé, chose que Gael ne saurait offrir. Décidément, Ljøl a un profil bien plus attirant et bien plus avantageux que celui de l'androgyne, ce qui le poussa rapidement à douter de sa propre capacité à travailler.

Mine un peu plus basse, il perdit le fil de la conversation alors qu'il finissa son breuvage. L'envie de quitter le commerce se fait ressentir de plus en plus alors que le désespoir semble gagner son visage. Ses mains jouèrent nerveusement avec son gobelet de café vide, cherchant à déchirer légèrement le rebord du gobelet. Ses iris azurés se dirigèrent vers l'objet sur lequel il passait son stress, le bleu de ses yeux se grisaillant légèrement. Son regard semble même perdre de son éclat, chose qui fut rare pour l'énergumène.

Un regard attira l'attention du blond, ses yeux se retournèrent bien vite vers l'albinos alors que ce dernier lui adressa la parole, lui demandant s'il compte postuler pour l'emploi également. Le regard de Gael s'illuminait, vascillant entre Térence et Ljøl.

━ Euh... Bouche-bée, l'androgyne hésita longuement avant de parler. Térence sembla songeur, lui demandant s'il est intéressé. Euh... je...

Le regard lumineux de la tignasse blonde fut rempli de songes. Va-t-il être à la hauteur? Saura-t-il faire le boulot comme il se doit? Barman, en fait, c'est de servir des breuvages... faire des cocktails, s'assurer que les clients ne manquent jamais d'alcool. À force de traîner dans les bars, Gael s'est habitué aux cocktails et aux recettes. Il connaît les attentes, et il sait comment travailler là dedans. Il a, en prime, l'avantage d'être grand et d'être facilement remarquable par son style, les clients sauront donc toujours où il se trouve dans le restaurant.

Alors que Gael s'apprêta à donner sa réponse, Térence s'empressa de pousser un terme, haut et fort, faisant sursauter le blondinet. La phrase que Gael redouta fuya des lèvres du jeune propriétaire: toutes les races sont acceptés au restaurant. Gael ressentit rapidement un grand malaise face à cela, ayant toujours eu de la difficulté avec les vampires depuis ce qui s'est passé avec sa mère, menant celle-ci à sa mort. Malgré tout, l'énergumène n'est pas en capacité de déceler qui porte quel race en un coup d'oeil, si l'éclairage n'est pas comme celle extérieur la pâleur des vampires peut paraître naturelle. Peu importe ce qui se passera, Gael pourra servir tous les clients sans distinction... espérons-le. Il acquiessa donc d'un signe de tête positif, acceptant du même coup de servir tous les gens qui se trouveront dans le restaurant.

━ Vous voulez vraiment... de quelqu'un comme moi... comme barman? affirma-t-il, bégayant légèrement, n'étant toujours pas sûr de ce qu'il avait clairement entendu. Enfin.... je veux dire.... oui je veux, mais... je ne suis pas conventionnel... et je n'ai rien de spécial comme être humain, je n'ai aucun diplôme, aucune étude... Son regard se retourna vers son gobelet alors qu'il reprit la parole. Oui j'ai beaucoup traîné dans les bars, j'ai des connaissances... mais je suis sur l'assistance sociale, j'fais de la drogue, j'ai un dossier criminel... je...

Il hésita un instant avant de continuer, évitant de gâcher ses chances davantage. Térence n'est pas obligé de savoir la nature de son dossier criminel, et le nouvel employé non plus, du coup. Il retourna son regard presque aussitôt vers son futur patron, le suppliant presque du regard. Une chance hors pair se présente sous le nez de notre énergumène, il a la chance de changer, de se trouver un emploi et de reprendre sa vie en main. Gael ne put décidément pas refuser cet offre.

━ Je veux dire... si vous êtes prêts à engager quelqu'un comme moi, je serai prêt à tenter de sortir de mes mauvaises habitudes. Je tenterai de... cesser -ou modérer- la drogue. J'ai une chance de me reprendre en main... alors si vous m'offrez une chance, je la prendrai.

L'albinos restait intérieurement étonné que l'entretien se passa de façon si fluide et sans désapprobation du recruteur vis-à-vis de sa santé quelque peu capricieuse, difficile d'imaginer qu'au terme de cette entrevue cela serait une réponse positive qui sortirait des lèvres du recruteur. Mr Hardford était un employeur bien indulgent, Ljøl espérait que la cohabitation sur le lieu de travail se passe aussi bien et que l'essai commun se passe de façon positive. Un fin sourire se dessine sur les lèvres du nordique en constatant que l'autre jeune homme semble effectivement intéressé par un potentiel poste au sein du restaurant, soufflé l'idée au recruteur était bien la moindre des choses qu'il pouvait faire en compensation. Gael s'était montré d'une grande discrétion lors de l'entretien et avait démontré une patience impressionnante pour accepter d'être ainsi mis de côté alors qu'il était celui qui discutait en premier avec le restaurateur.

Ljøl ne put cacher son amusement en contemplant la rougeur soudainement de ce dernier alors qu'il proposait à Gael de rejoindre le rang des employés, une pointe de curiosité lui fit se questionner sur la cause de ce soudain embarras. À quoi pouvait-il bien penser ? L'homme n'avait pas la tête à avoir des idées salaces vis-à-vis de son personnel, était-il simplement mal à l'aise à cause du physique dit excentrique de ces deux futurs employés ? Cela semblait déjà plus réaliste, d'autant qu'à première vue Térence avait un look des plus classique. De quoi rehaussé le caractère « différence » des deux jeunes hommes. L'hésitation de Gael quant à la réponse qu'il voulait formuler était attendrissante, l'albinos afficha un air doux et encourageant envers ce dernier. Il n'avait rien à perdre à tenter sa chance surtout avec un patron si compréhensif que l'était, Mr Hardford.

Ljøl sursauta -tout comme Gael- à la soudaine exclamation qu'émis le restaurateur, perplexe, il attendit que ce dernier en dise plus. Le blanc s'adoucit en acquiesçant à l'explication, c'était en effet mieux qu'ils soient au courant avant d'être face au fait accompli. Lj' n'avait aucun problème a côtoyé des êtres surnaturels, il n'avait aucune animosité envers ces derniers tant que le respect était mutuel.

« Cela ne me dérange pas de servir tout type de race tant que la bonne conduite est de rigueur envers le personnel. Je ne suis pas hématophobe, ne vous inquiétez pas. Merci de nous avoir avertis. »

Le nordique se sentit de trop lorsque Gael reprit son allocution avec incertitude, il tacha de faire comme ce dernier lorsqu'il passa lui-même son recrutement : discret et silencieux en focalisant son attention sur autre chose au maximum. Ce n'était pas parce que lui-même n'avait pas fait preuve de pudeur en affichant devant Gael ces particularités qu'il attendait de celui-ci une telle aisance. L'albinos décida finalement de se lever et d'aller au comptoir du café pour se commander une boisson, cela donnait plus d'intimité au duo attablé. Il contempla la carte des boissons puis alla passé commande sans ce soucié du regard étonné que lui rendit le vendeur.

« Bonjour, je vais vous prendre un grand Green tea latte. Est-ce que vous pourriez me préparer la même boisson que vous a commandé le jeune homme attablé là-bas ? Vu son style, je suis certain que vous devez vous rappelez de sa commande. Je vous remercie. »

Le blanc patienta le temps que sa commande soit préparée, il ajouta une pointe de sucre dans son propre gobelet où avait été griffonné maladroitement dessus par le barista « Blanchette ». L'humain ne s'en formalisa pas, il retourna à la table avec ces deux boissons. Il glissa doucement le café corsé de Gael devant lui, juste à côté de celui vide en lui souriant.

« Je me suis permis de vous offrir un nouveau café, j'espère que cela ne vous dérangera pas ? C'est pour vous dédommager de mon arrivée imprévue et d'avoir monopolisé votre table. Je ne vais pas tarder d'avantage, merci pour cette entrevue Mr Hardford. Bonne journée, Gael et au plaisir de vous rencontrer une prochaine fois. »

Le blanc salua le recruteur d'une poignée de main et offrit un signe de tête à l'autre jeune homme puis il récupéra ses affaires et sa boisson en quittant le café d'un pas léger.

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