| #12690 Elizabeth Rosenbach dite Amelia Black Ven 6 Jan - 8:53
Dernière édition par Amelia Black le Lun 1 Avr - 5:08, édité 6 fois
ElizabethRosenbach Identification Nom: ROSENBACH Prénom: Elizabeth Amelia Mary Surnom: Lizzie / Amy Âge en 2031 : 23 ans / 170 ans Sexe: Féminin Orientation sexuelle: Bisexuelle Pays d'origine: Angleterre - Galles Race: Vampire Groupe: Sanguinaire Emploi: Propriétaire d'un bar / Mère des Sanguinaires Supérieur immédiat: Dimitri
| | Derrière l'écran Prénom: Elenwë Surnom: Aucun Âge: 23 ans Découverte: Sur Google, un peu par hasard Fréquence de connexion: Ca va dépendre Autres personnages: Nobody Autres trucs sur vous: Hé bien... Je ne mors pas trop fort, promis ! Commentaires: Bisous <3
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Le physique qui me différencie- Ancienne Lizzie:
Elizabeth est une jeune femme d'un mètre soixante neuf, talons hauts non compris. Très menue, comme toutes celles de son espèce, elle semble assez fragile aux yeux du monde car elle n'a pas le moindre muscle saillant, peut être mis à part ses mollets, souvent mis à contribution par les hauts talons sur lesquels elle se perche chaque jour. Ses longs cheveux roux descendent en cascade bouclée jusque le haut de ses hanches. Très peu souvent attachés, ils volent régulièrement au gré du vent. De son père, elle tient ses grands yeux autrefois verts. Ces yeux sont son arme de séduction : perçant et mystérieux, elle aime jeter des regards "qui en disent long" à qui bon lui semble digne d'intérêt. Par ailleurs, son visage, bien que fin, a gardé les traits de sa jeune enfance comme avec ses deux pommettes creusées lorsqu'elle se met à rire.
Elizabeth n'est pas l'une des ces femmes "à la mode". Vestimentairement parlant, c'est une jeune femme en retard sur son temps. En effet, elle est la première à aimer reprendre les vêtements des années 1950 à 2000, voire même à retrouver sa vieille garde robe du temps où toute femme était dans l'obligation de cacher ses mollets.
Tout changement d'identité emmène irrémédiablement un changement de physique. Ainsi, malheureusement, Lizzie a perdu ses longs cheveux roux, remplacés par de longs cheveux blonds platine, quelle lisse de temps en temps, leur donnant une simple ondulation, bien loin de ses boucles d'auparavant.
Bein sûr, elle n'est toujours pas à la mode, préférant encore les robes à ses pantalons. Mais il est à noter un style bien plus pratique pour son nouveau statut de Chef des Sanguinaires. Ainsi ses robes de dentelles se parent-elles de brassards et de cuissardes lui permettant de courir bien plus vite et d'être mieux protégée. Son style restera cependant toujours bien plus discret en société et plus extravagant dans son bar, où elle arbore toujours les fières tenues de Western. Le psychologique qui m'habite- Ancienne Lizzie:
Le premier qualificatif pour décrire cette jeune personne sera le mot "calme". En effet, Lizzie est une femme calme et très discrète dans sa façon d'être. Elle n'aime guère se faire remarquer par son entourage et préfèrera donc largement l'écoute à l'action. Néanmoins, c'est une femme enjôleuse et aimant séduire, paradoxalement. Ainsi, si elle n'aime pas se faire remarquer, elle n'hésitera pas à jouer des formes pour obtenir ce qu'elle veut car son entêtement n'a pas de prix si ce n'est le temps perdu à essayer de tenter.
Elizabeth est une femme cultivée. Jamais vous ne pourrez la croiser sans qu'elle n'ait en sa possession un livre ou deux. Bercée dès son enfance par la littérature, Lizzie attache une réelle importance au savoir. C'est d'ailleurs grâce à ses connaissances qu'elle a pu maîtriser la Bête. En effet, déjà jeune vampire, c'était ses romans qui réussissait pour la plupart du temps à calmer ses ardeurs sanguinaires. Néanmoins, une seule chose demeure sa hantise : la perte de contrôle. Elizabeth a besoin de tout contrôler. Et elle devient hors d'elle si elle sent le contrôle d'elle et des autres lui échapper.
Enfin, il est à savoir qu'Elizabeth peut paraître, aux premiers abords, comme une femme froide. Si elle aime plaire, elle ne s'ouvre réellement que rarement à ses conquêtes, préférant rester superficielle et donc intouchable. Romantique, elle a toujours rêvé de rencontrer son prince charmant, comme dans l'un de ses romans (Heathcliff, ce personnage torturé est d'ailleurs son préféré !).
Vampire, Lycan, Humains... Qu'importe pour elle. Tous les êtres sont équivalents : des égoïstes sans coeur, des personnes qui désirent prendre sa liberté et ses droits. Et JAMAIS elle ne cédera à ces êtres impurs.
Elizabeth n'a pas réellement changé. Peut être est-elle plus dure et plus cruelle, mais son fond n'a pas changé. Certains ont essayé de l'attendrir, d'autres de la soudoyer mais elle n'a jamais oublié son but : tout contrôler. Ainsi désire-t-elle devenir Impératrice de Londres grâce aux Sanguinaires dont elle est maintenant Mère.
Ho et elle déteste plus que jamais les Lycans. Pourquoi ? Une sale histoire parait-il. Dommage. Le passé qui m'a construit 30 janvier 1860.
Georges ROSENBACH refit pour la cinquantième fois le tour du salon. Ses quatre enfants étaient réunis en son centre, assis sur les fauteuils et canapés environnant. Le rythme de l'horloge était ponctué par les cris déchirant d'une femme à l'étage. Cette femme, c'était Ludovica ROSENBACH, épouse du Docteur ROSENBACH qui, malgré ses protestations, avaient eu pour interdiction de participer à l'accouchement de son cinquième enfant. Les minutes passées sans que les cris cessent, et Georges semblait de plus en plus inquiet. Il n'était pas normal que l'accouchement dure aussi longtemps !
« C'est une fille ! » Entendit-il alors du haut des escaliers.
Sans attendre, il se précipita dans la chambre de l'accouchée pour accueillir son cinquième enfant, sa première fille.
30 septembre 1861.
Voilà trois heures que les infirmières étaient arrivées. Ludovica avait perdu les eaux à 19h00. Et pourtant rien ne se passait. Elizabeth dans ses bras, Georges reprenait la même démarche qu’un an auparavant. Faire les cents pas le calmait. Quatre heures. Quatre longues heures d’attente toujours interrompue par les cris de douleurs de sa femme et ceux d’encouragement de la sage-femme. Soudain. Le calme. Le silence. Le remue-ménage à l’étage s’était éteint. La sage-femme arriva alors, les bras chargés d’un paquet de linge. Au milieu de ce paquet de linge, un petit bonhomme d’une quarantaine de centimètres.
« C’est un petit homme », lui dit doucement la femme en lui présentant son sixième enfant.
Mais alors que la joie aurait dût le gagner, la gorge de Georges resta nouée. Il serra un peu plus sa fille contre lui. Le silence, en haut, se faisait bien trop présent.
« Ludovica… » Étouffa-t-il.
La sage-femme le regarda, muette, avant de se retourner vers les escaliers. En haut, le médecin dépêché pour l’occasion observait la scène en silence, la tête baissée. Vacillant, Georges alla s’asseoir dans le fauteuil non loin de là, déposant Elizabeth au passage. Le visage enfouie sous sa main, le Docteur laissa échapper un sanglot.
« Emmenez l’enfant », grogna-t-il alors. « Je ne veux pas le voir. »
22 décembre 1880.
Elizabeth était devenue une jeune femme pleine de vie. Elle aimait se promener dans le parc non loin de sa demeure, courir à travers les vallées galloises. Et pourtant, plus que tout, Elizabeth aimait rester enfermer dans la bibliothèque ; assise sur le sol près de la cheminée, entourée de ses romans préférés. Elle était désormais la dernière enfant de la maison. Ces quatre frères étaient devenus tour à tour militaire, pasteur, professeur de sciences et étudiant en droit. De ce fait, la jeune femme était d’autant plus choyée par son père, qui la gâtait de tout ce dont elle pouvait rêver, et notamment de très nombreuses œuvres.
Comme à son habitude, la jeune femme était allée se réfugier dans son antre. Au coin du feu, elle était en pleine lecture des Hauts de Hurlevent lorsque la porte claqua soudain.
« Miss Elizabeth ! Votre robe ! Relevez-vous donc ! »
La gouvernante l’obligea à se relever. Miss TALLING était arrivée dans la famille le 30 novembre 1861, soit un mois après la mort de la mère d’Elizabeth. Elle n’était jamais repartie. Elizabeth n’avait donc connu qu’elle comme sorte de figure maternelle et d’autorité, son père étant loin de la figure d’autorité qu’il aurait dût avoir envers sa fille.
« Votre père vous cherche partout, Miss ! Dépêchez-vous un peu ! » « Il me cherche ? » « Le bal, Mademoiselle ! La voiture est déjà prête ! »
Sans demander son reste, la jeune fille prit son manteau et dans un geste de la main partit vers la voiture dans laquelle son père était déjà installé, sous le regard amusé de sa gouvernante. C’était une jeune fille vive, mais tellement distraite…
Pour le grand soulagement de Georges, la voiture démarra enfin.
« Où étiez-vous donc passée, Lizzie ? » Lança-t-il en secouant la tête. « Je suppose que je sais déjà où vous étiez, après tout ». « En effet », répondit-elle en lui souriant.
Par chance, la route avait été dégagée et le trajet jusqu’à la demeure du Comte dura moins d’une heure.
« Nous sommes en retard » Maugréa Georges « Et vous savez que je n’aime pas être en retard » « Vous avez sauvé la vie de Monsieur le Comte, Père. Surement acceptera-t-il quelques instants de retard ! »
Lorsqu’enfin le père et la fille descendirent de voiture, le Comte était en effet sur le pas de la porte, à les attendre, l’air ravi de leur arrivée, bien que tardive.
« Docteur ROSENBACH ! » Lança-t-il joyeusement. « Je commençais à m’inquiéter ! La route a-t-elle été bonne ? » Il se retourna vers l’un de ses valets. « Conduisez la fille du Docteur ROSENBACH à la salle de bal, je dois m’entretenir avec son père. »
Sans même avoir pu ouvrir la bouche, Elizabeth fut entraînée dans l’immense salle de bal du château. Seule. Sans même une compagnie à qui se rattacher. Si la jeune femme était toujours pleine de bonne volonté, cette cage aux lions réduisait à néant toute sa motivation. Autour d’elle, tous les jeunes gens du Comté étaient rassemblés, riant, discutant, dansant. Qu’allait-elle donc bien faire seule dans un bal ?
« Je crois me sentir aussi seul que vous l’êtes… »
Elizabeth tourna la tête, surprise. A ses côtés un homme. Elle l’observa de la tête aux pieds, détaillant chaque fragment de son apparence. C’était un homme d’un mètre 90, au moins. Les cheveux blonds et lisse lui descendait aux épaules. Ses yeux noirs semblaient percer de toute part n’importe qu’elle matière qui serait passée sous son regard. Habillé de velours et de satin, il semblait arrivé de la très haute société galloise, ou anglaise. Ses gants à la main, il se tourna vers la jeune femme.
« Accepteriez-vous de m’accorder cette valse ? »
Elle eut à peine le temps de répondre que l’homme la fit tournoyer au centre de la salle. Ô grand jamais elle n’avait dansé de la sorte. Les effluves de vin et de nourritures autour d’elle, le son des instruments et le bruit de toutes ces personnes brassées autour d’eux finirent par lui donner des vertiges. Soutenue par son cavalier, tous deux sortirent du château, afin de prendre l’air.
« Allez-vous bien ? » S’enquit l’inconnu. « Je crois… » Balbutia-t-elle. « Mais, qui êtes-vous ? » « Je manque à tous mes devoirs ! » Il s’inclina « Lord Dimitri VLADIMOV. Je suis un ami proche de Monsieur le Comte. Et vous êtes ?... » « Elizabeth ROSENBACH » « Etes-vous une amie de la Comtesse ? » « Ho non ! Je suis la fille du Docteur ROSENBACH, le médecin du Comte ».
Lizzie et Vladimir passèrent le reste de la soirée à discuter sur le banc, dans le parc. La jeune femme était tombée sous le charme de cet homme si compréhensif, si gentil, si passionné.
21 septembre 1883.
Voilà près de trois ans que Vladimir et Lizzie ne s’étaient pas quittés. Les lettres avaient été de plus en plus enflammées au fil du temps et le cœur de la jeune fille se serrait à l’idée de devoir encore attendre pour revoir l’homme tant aimé. Mais le jour tant attendu était enfin arrivé. Un dernier détail était encore à régler et Elizabeth pourrait être entière…
« Dussiez-vous être la dernière femme sur terre que vous ne verriez pas cet homme seule ! »
Son père étant la dernière étape avant la libération, la jeune femme étaient devenue bien impatiente.
« Père ! Ne comprenez-vous pas ce que je vous dis ? » « Miss TALLING vous accompagnera ! Notre discussion s’arrête ici ! »
Il ne servait à rien de se battre. Dimitri était d’ailleurs en train d’arriver. Pire même ! Le voilà déjà sous le porche. Dans un coup de vent, la jeune fille partit vers l’entrée et attendit son chaperon en maugréant. Lorsque la porte s’ouvrit, elle s’inclina.
« Je suis ravie de vous revoir. Et m’excuse par avance de la présence de Miss TALLING, imposée par mon père »
Dimitri lui sourit, amusé.
« Il n’en est rien, ne vous en faites pas ». Il baissa le ton « Nous arriverons bien à nous débarrasser d’elle quelques instants ! »
Saluant le Docteur, Dimitri prit la jeune galloise par la main et ensemble, ils partirent pour le parc. Lorsqu’il fut sûr de ne plus être vu par la maisonnée, Dimitri s’arrêta.
« Attendez-moi quelques instants », murmura-t-il avant de se retourner vers Miss TALLING. « Miss ? Pourriez-vous me suivre s’il vous plait ».
Curieuse et amusée, la gouvernante le suivit sans poser de questions. Ils discutèrent quelques rapides instants. Puis, Miss TALLING tourna les talons et partit en direction de la baie de Cardiff.
« Où se rend-elle donc ? » S’enquit Elizabeth « Nous chercher notre déjeuner ! J’ai commandé quelques mets au poisson. »
Lizzie parut aux anges. Cet homme était si prévenant… La fin de matinée se passa magnifiquement, bien que le soleil soit largement absent, remplacé par des nuages noirs. Vladimir était un homme doux, amoureux et romantique. Jamais elle n’aurait pu rêver meilleur ami.
Lorsque midi fut passé, alors qu’Elizabeth s’étonnait du non-retour de sa gouvernante, Dimitri fit lever la jeune femme et s’agenouilla près d’elle. De son veston, il sortit un écrin en velours rouge.
« Dans mon pays, nous ne sommes pas aussi stricts qu’ici. La romance à l’anglaise est loin d’être l’une de mes spécialités. Ainsi, Miss Elizabeth, j’aimerais vous demander votre main à cet instant et pour l’éternité. »
Enfin son rêve se réalisait ! Elle hocha la tête : bien sûr qu’elle acceptait !
Pourtant, Dimitri se releva, l’air soucieux.
« Mais avant… Pour que nous puissions rester ensemble, je dois accomplir une tâche. » « Une tâ… »
Elle n’eut pas le temps de finir que le noir se fit. Elle ressentit soudain une déchirure en son sein, comme si ses veines éclatées les unes après les autres, comme si son coeur se gelé et ses membres se raidissait. Rien rien ne pouvait l'aider à supporter cette douleur qui fut alors telle que la jeune fille tomba, inconsciente.
Un jour d’octobre 1883. « Vous êtes enfin réveillée, darling » entendit-elle
Elle se redressa. Autour d’elle tout était sombre, néanmoins, elle distingua nettement Dimitri qui se tenait près de la fenêtre aux rideaux tirés.
« Où sommes-nous ? » balbutia-t-elle. « Chez moi ».
Chez lui ? Mais où était-ce ? A vrai dire elle ne s’était jamais enquis de son lieu d’habitation tant elle était absorbée par la personne.
« Que s’est-il passé ? »
Il se retourna vers elle et s’assit dans le fauteuil, à la tête du lit. Ainsi, il lui dévoila tout, son identité, son origine, sa condition de vampire, ce que cela impliquait et ce qu’il venait de faire. Tout. Tout ce qui allait désormais changer dans sa vie. Il en profita pour lui donner son premier repas de vampire, ayant ramassé dans la rue un vieil homme sénile. Le sang de cet homme parut alors à Elizabeth comme la plus belle chose du monde, la meilleure. Sans attendre, elle se régala de ce met si nourrissant, cette nourriture qui arrivait à la calmer... Une fois terminé, Elizabeth murmura un "Encore". Oui, elle en voulait encore. Plein. Mais Dimitri secoua la tête. Il voulait lui montrer quelque chose avant : une chose horrible s’était passée durant les longues semaines de coma de la galloise en lui tendant le journal de la semaine passée. En gros titre, l’on pouvait lire « la gouvernante met le feu à la maison de son employeur avant de se noyer dans la baie ». Sans autre émotion que la stupeur, Elizabeth rendit le journal au vampire.
« Vous n’auriez pu le revoir », ajouta Dimitri.
Février 1902.
Elizabeth venait de fêter ses 42 ans terrestres, dont 19 en tant que vampire. Elle s’était adaptée à sa condition, comptant sur le soutien indéfectible de son compagnon. Elle avait appris à maîtriser sa faim, un tant soit peu. Elle avait appris à essuyer les traces de sa venue lorsqu'elle se nourrissait, et elle avait appris à être elle-même. Néanmoins, en ce jour d’hiver, alors qu’elle s’ennuyait dans sa demeure galloise, Elizabeth tomba sur un vieux carnet.
Elle connaissait l’habitude de son ami de noter sa vie dans un carnet mais elle n’avait jusque-là jamais réussis à le trouver. Bien que la curiosité soit un vilain défaut, elle ne put se retenir de l’ouvrir. S’installant dans un coin de la pièce elle commença à parcourir le carnet des yeux. Celui-ci datait de bientôt 20 ans. Elle commença sa lecture. C’était le jour de leur rencontre. Par une chance inouïe, ELLE s’est retrouvée seule ce soir. J’ai enfin pu l’approcher. Voilà des mois que j’attendais ce moment. Surprise, elle tourna les pages. Mais alors qu’elle feuilletait et feuilletait encore, elle tomba sur une date. La date. Celle qu’elle voulait oublier. Le jour où son père bien aimé était décédé. Le jour où son enfance s’était terminée. Quelques années auparavant, elle aurait jeté ce carnet maudit, désirant à tout prix oublier ce moment maudit. Mais quelque chose, aujourd'hui, la poussait à lire, alors elle lut. Enfin. ELLE est à moi. ELLE m’appartient. Tout ce que j’ai enduré pour ELLE. Enfin. La colère paternelle n’est plus. Je L’ai obtenue. Les hommes ont fait leur travail, ils ont éliminés tous les obstacles. Frénétiquement, Elizabeth tourna la page et continua la journée suivante. Tout est en bonne voie. ELLE n’est pas morte, pas encore. Bientôt, un peu. Mais ELLE est à moi. Il n’y a plus qu’à attendre. Encore un peu de patience. Plus les pages se tournaient, plus la vampire se sentait mal. Tout avait donc été manigancé. De leur rencontre à sa fin.
Soudain, elle leva la tête. Il était face à elle, le regard impassible. Sans un mot, elle se leva et lui tendit son carnet. La rage au cœur, elle rassembla ses affaires et quitta le petit manoir. Sur le pas de la porte, elle s’arrêta. Il était toujours derrière elle. Elizabeth se retourna, lentement. Un rictus sur le coin des lèvres, il fit un pas en avant, elle fit un pas en arrière.
« Tu reviendras, darling » lâcha-t-il en souriant. « Je t’ai fait connaître les plus belles années de ta vie. Tu reviendras en me suppliant de te reprendre ».
Sans réponse aucune, Elizabeth partit sous la lune pleine, laissant derrière elle tout ce qui lui restait.
Mars 1913.
Voilà maintenant plus de dix ans qu’elle avait quitté Dimitri, sans un mot, sans un regard. La rage qui la tenait était encore présente, mais aujourd’hui, c’était au côté de Louis BEAUCHAMPS qu’elle se réveillait, dans les beaux quartiers londoniens. Elle l’avait rencontré un an plus tôt, lors d’une petite réception donnée par Margaret Haig Mackworth, une suffragette galloise et son ami Julian MOORE, un vampire très impliqué dans les affaires politiques. C’était sa première aventure après dix ans de solitude. Petit à petit, elle sentait l’espoir renaître. Peut-être n’errerait-elle pas seule pour l’éternité – la mort complète ne lui paraissant qu’une solution lâche. Bien sûr, il ne connaissait rien de sa condition. Se faisant, Elizabeth avait dut à apprendre à contrôler la Bête en elle bien plus que lorsqu’elle se trouvait avec l’Autre. Mais cela n’était pas important : elle revivait, intérieurement.
12 juin 1914.
Malgré les bonnes mœurs de l’époque, Elizabeth avait élue domicile chez son ami depuis déjà six mois. Mais plus le temps passait, plus elle se sentait prisonnière. Si Louis lui laissait toute la liberté qu’elle désirait, elle se sentait épiée, prise au piège dans un enfer perpétuel. Et le trou béant dans sa poitrine ne faiblissait plus. Après sa « mésaventure », quoique le terme fût assez faible, Elizabeth s’était forgé un caractère froid et suspicieux. Elle n’avait confiance en rien ni en personne. Certains auraient même ramené cela à de la paranoïa. Ce jour-là, Elizabeth sortait d’une énième réunion des suffragettes lorsque le vent se leva. La nuit était déjà bien avancée. Il lui fallait rentrer avant d’inquiéter Louis. La maison était à moins d’un mile. Il ne lui faudrait donc qu’une dizaine de minute, à peine pour rentrer. La pluie se mit à tomber. Plus que cinq cents yards. Elizabeth courrait jusqu’à en perdre haleine – qu’elle n’avait bien sûr plus, mais l’habitude était de se comporter « comme tout le monde » pour se fondre dans la masse. Pourtant, arrivée face à la maison, elle s’arrêta. La porte était grande ouverte, ce qui n’était pas l’habitude de ses occupants : en tant que défenseurs des droits de la femme, le couple avait souvent eu la visite d’inconnus en colère. Sur ses gardes, elle entra dans la demeure. Le silence y régnait.
« Louis ? » Appela-t-elle.
Aucune réponse. Peut-être était-il absent. Dans tous les cas, la maison était vide. Aucun bruit n’était perceptible. Elizabeth se détendit et ferma la porte à clé. Une petite lettre posée sur le rebord de la cheminée éteinte attira alors son attention. Louis lui avait sûrement laissé une note pour qu’elle ne s’inquiète pas de son absence. Sans attendre, elle l’ouvrit et la lâcha presque instantanément. Cette écriture… Elle ne l’avait plus vu depuis plus de douze ans. Tremblante, elle reprit la lettre. Tu n’as que moi.
« Louis ? » Répéta-t-elle alors, la voix oscillante. « Louis, si tu es là répond… »
Doucement, elle monta les marches. Une à une. Tentant d’être la plus discrète possible, elle poussa la porte de leur chambre. Il n’y avait rien. Pas l’ombre de Louis. Chacune leur tour, les portes furent ouverte, avec la même constatation : Elizabeth était seule. Elle finissait par se demander si elle n’était vraiment pas prise de folie. Il ne lui restait plus qu’une porte, celle du bureau de Louis. Elle n’entrait que rarement dans l’antre de son compagnon, préférant sa bibliothèque à ce bureau lugubre. En s’ouvrant, la porte grinça. La pièce était plongée dans l’obscurité la plus totale. L’on n’y voyait à peine ses pieds. Elizabeth ralluma un chandelier posé sur la commode près de la porte. Elle avança dans la pièce. Le bureau était vide, laissé en désordre, comme d’habitude. Non décidément, Lizzie était bien seule ici. Pourtant, en se retournant, une chaussure attira son regard. Elle éclaira alors le coin gauche de la pièce et découvrir ce qu’elle craignait le plus. Louis était étendu là, pâle comme un mort, les yeux écarquillés comme s’il avait vu la faucheuse en face.
16 juin 1914.
Ce jour-là, l’on enterra Louis. Sa mort passa, grâce à l’aide du suffragiste Julian MOORE, pour un début d’épidémie de choléra, qui eut pour conséquence d’affoler tout le bon peuple londonien. Elizabeth brûla le soir même la lettre laissée par Dimitri. Un jour, elle se vengerait. A partir de cet instant, Julian fut du plus grand des secours, lui promettant de l’aider dans sa reconstruction.
23 novembre 1918.
L’armistice avait été signé quelques semaines plus tôt. La guerre était terminée et Julian était revenu. Tout le temps de la guerre, il avait été envoyé au front, en France dès mai 1915. Mais malgré cela, il avait toujours tenu à soutenir Lizzie. A travers ses lettres, bien que censurée, il soutenait son combat contre la Bête, il la réconfortait dans sa solitude et encourageait ses engagements.
Néanmoins, son retour marqua aussi la fin de leur relation si fusionnelle : Julian partait pour l’Espagne. Il avait grand besoin d’air, loin de la pluvieuse Angleterre. Mais s’il partait, jamais il n’abandonnerait Lizzie. Elle était devenue comme une petite sœur que l’on protège et promit de passer la voir dès que l’occasion se présenterait.
31 décembre 1999.
Le passage aux années 2000. Un grand tournant dans la vie des humains, un petit rebondissement dans celle des vampires. Julian était revenu d’Angleterre accompagnée d’une nouvelle amie, Louise, vampire de son état. Minuit approchait.
Un coup. Deux coups. Trois coups.
Soudain, Elizabeth eut une impression gênante.
Quatre coups. Cinq coups.
« IL est là » murmura-t-elle à Julian
Six coups
Il se retourna prestement.
Sept coups
« Il n’y a personne Lizzie »
Huit coups Neuf coups Dix coups
Le monde retenait son souffle.
Onze coups
C’est aussi un souffle glacial qu’Elizabeth sentit dans son cou.
Douze coups.
Elle fit alors volteface et, pendant une fraction de secondes, elle se retrouva face à Dimitri, à quelques centimètres de son affreux visage aux traits si magnifiques. Elle l’aurait parié. Mais le visage se dissipa en quelques instants. Elle secoua la tête, ce n’était qu’un cauchemar qu’elle tenta alors d’oublier rapidement en se mêlant à la foule des embrassades pour ce nouveau millénaire.
Début 2030
Lizzie est prête à vivre sa vie comme elle l'entend, à faire ce qu'elle désire. Alors elle n'attend plus que sa libération dans les rues de Londres. Elle s'est désormais trouvé un emploi nocture de barmaid, et elle est prête à ré-explorer Londres !
2031
Aujourd'hui, Lizzie est devenue Chef des Sanguinaires mais après avoir attrapé et relâché Evelyne Salt, l'heure était venue de vivre au grand jour. Elle ne pouvait garder son nom natal au risque d'être bien trop vite arrêtée. Ainsi prit elle son deuxième prénom associée au nom de son prédécesseur Sanguinaire. Elizabeth Rosenbach a alors disparu, laissant avec elle son histoire. Souhaitez désormais la bienvenue à Amelia Black. |