We are born by the blood, made men by the blood, undone by the blood

Le physique qui me différencie
Etant ce que je suis, je ne peux pas vraiment affirmer que je sorte de l'ordinaire de ma race, mon teint est très pâle, mes iris sont d'un rouge flamboyant, ma chevelure est argenté depuis de longues années... uniquement visible pour me rappeler mon regret quant à mon ancienne pigmentation. Je peux également fièrement vanter ma silhouette svelte, non pas que j'ai déjà eu affaire avec quelque problème de poids que ce soit mais vous savez ce que c'est, le vampirisme est un excellent régime, permanent et peut-être désagréable pour commencer, mais néanmoins efficace ! Ma folle jeunesse et mes nombreuses conquêtes et aventures aussi bien avec des hommes que des femmes attestent de l'efficacité de ce dernier... si vous n'avez rien contre vivre quelques siècles supplémentaires en manquant de mourir à tout moment et sans jamais pouvoir revoir le soleil, de menus inconvénients en somme. Ma musculature est des plus classique, comme vous le comprendrez un peu plus avant, mes passe temps se révèlent bien plus être de l'ordre de la lecture que de manuelles besognes.... bien que de par certaines circonstance je ne rechigne pas vraiment à la tâche. Et tout ceci pour un modeste mètre soixante quinze, rien de moins ! J'ai également développé un certain engouement pour le rouge à lèvre et le vernis... enfin pour une seule couleur, le noir... j'entends vos jugements ! Je trouves le noir extrêmement adéquat quand il s'agit de mon teint vampirique ! Oh et j'applique également de l'eyeliner, l'effet qu'il apporte aux yeux est absolument magnifique. Mais je dois confier que malgré mon utilisation régulier de ce maquillage particulier, je ne m'y connais pas vraiment, l'idée originale venant de ma gouvernante que j'avais aperçu en utiliser, coup d'oeil qui m'avait valu une sorte de coup de foudre, qui est donc la raison pour laquelle j'en use moi même à présent. Bien ! Je pense qu'il est grand temps de passer à ma garde robe... une lutte psychologique quotidienne, une torture pour ma personne ! En effet, je suis toujours éprise du style vestimentaire de l'ancienne époque, aussi bien victorienne que celles précédant celle ci tout ceci ne quitte jamais mon esprit mais doit à mon plus grand regret être refoulé au profit de style vestimentaire beaucoup plus... commun... dénué de prestance ! J'ai bien évidemment pu observer le consensus général et il s'avère que smoking était synonyme de prestance, de charisme en ces temps troublés... balivernes !Ces haillons ne peuvent que pâlir fasse à nos parures d'antan et ceux de nos ancêtres avant nous ! Et j-... je vous présente mes excuses... mais je suppose que vous comprenez ma position à présent, je me suis quelque peu égarée mais cette longue tirade précédait uniquement mon annonce que j'avais dû m'y plier et que ma garde robe bien que toujours équipé de quelques habits du style de l'époque, elle est aussi composé de smoking, robes et cetera... mais mon coeur ne flanchera jamais ! Sachez par ailleurs que je privilégierais toujours ce style ancien lorsque je dois rencontrer mes pairs à tout autre style vestimentaire. Toute cette passion mise à part, je prends toujours grand soin à ne pas montrer ma chair, c'est pourquoi je porte souvent des gants et des vêtements couvrant la grande majorité de mon corps, mais ce ne sont que de simple goûts personnels.

La psychologie qui m'habite
Ce titre aurait fait ricaner une personne de ma connaissance. Hum... j'imagine que je suis toujours curieuse après toutes ses années ? Je suppose que mon désir d'apprendre la localisation de ce cher Vlad en est une solide attestation ! Bien qu'au delà de ce fait particulier ma curiosité est tout aussi vivace, bien que je n'ai jamais vraiment eu le temps de m'y pencher, le fonctionnement de nos compères lycanthropes est, pour ma part, une mine intarissable de fantasmes... bien que mes siècles d'expériences me gardent bien de trop m'enthousiasmer a ce sujet. Ma fascination est tenue en laisse par ma raison, m'avertissant de la possible déception au bout du tunnel... c'est peut-être la raison qui me pousse à ne pas m'y intéresser plus avant... mais assez sur ce sujet. Il est temps de parler de mon absence totale d'intérêt pour les conflits, quel qu'ils soient. Je suis une femme de raffinement et j'essaie de garder une certaine dignité, la discorde n'est donc pas vraiment un de mes passe temps favoris... du moins pas si j'y suis directement mêlée. Je fais donc tout mon possible pour garder ma contenance en toute circonstance et je dois avouer que je suis plutôt fière de pouvoir annoncer que c'est un exercice qui n'a plus vraiment de secret pour moi... ce qui impacte à mon grand désarroi mes capacités guerrières, je m'efforce de ne pas me laisser trop aller mais... les combats ne sont pas ma tasse de thé. Oh et bien évidemment ne vous méprenez pas, mon précédent discours sur le raffinement et la dignité ne signifie en aucun cas que je méprise ceux qui ont des goûts et des envies différents, j'ai plutôt tendance à vouloir discuter et à essayer de comprendre le mode de pensée du monde qui m'entoure en lieu et place de sauter à la gorge de tout ceux qui me sont différents, les années apportent bien plus que l'âge ! ...D'autant plus si vous avez quelques siècles à tués. Je possède également une certaine inclination pour la drôlerie, les galéjades ! Oui, l'optimisme est mon maître mot... a un point que j'ai remarqué qu'on pourrait à s'y méprendre croire à du sarcasme, vous pouvez bien sûr vous douter que vivre aussi longtemps en broyant perpétuellement du noir serait d'un ennui pesant... quand bien même on m'aurait à plusieurs reprises notifiée que je n'étais pas vraiment une élite à ce niveau... enfin, toutes ces palabres pour prouver que je ne suis pas une personne trop sérieuse, certes médiocre mais non moins motivée ! Bon et bien j'imagine qu'il est temps d'aborder un sujet important, vous l'aurez certainement déjà remarqué... je ne m'exprime pas réellement comme quelqu'un de 2032 n'est-ce pas ? Certains iraient même jusqu'à dire que je suis « vieux jeu » mais j'imagine que je ne peux pas réellement les blâmer. D'ailleurs vous vous êtes peut-être déjà esclaffé dans vos esprit que je dois être folle... ou une mordue de roman... haha mordue... mes excuses. Ou peut être ai-je tort et vous ne vous êtes rien dit de tout ceci, quoiqu'il en soit, mon élocution est en quelque sorte... une manière pour moi de ne pas oublier qui je suis et d'où je viens... je ne tiens pas vraiment à me perdre après autant d'année à résister à la tentation de succombé à une vie plus simple et faite de destruction ou autres sanglantes joyeusetés. Maintenant que cette partie à été abordée, il est temps de donner mon point de vue sur les autres races, comme vous l'avez peut être constaté plus tôt, je suis ouverte d'esprit, d'aucun dirait beaucoup trop car en effet, les autres races m'intéressent bien plus qu'elles ne me révoltent, comme je l'ai évoqué auparavant la physionomie lycanthrope m'apparaît comme étant absolument fascinante.  Mes comparses vampires quant à eux ne sont pas vraiment mes points d'intérêts en étant une moi même, j'avoue avoir eu bien plus de temps qu'il n'en faut pour étudier la question, je ne prétend bien évidemment pas tout savoir à notre sujet, ce serait bien présomptueux de ma part mais je dois avouer que ce n'est pas ma priorité. Tandis que les humains... et bien à dire vrai, je n'ai pas vraiment d'avis, peu importe nos races nous sommes tous plus ou moins humain... sans oublier que nous l'étions tous à l'origine. Je n'éprouves rien envers eux sinon un certain désintérêt, un désintérêt scientifique naturellement, je n'ai aucun problème en ce qui concerne la cohabitation et j'admets tout de même que l'humanité est impressionnante sur bien des points cependant... mon cœur vogue d'ores et déjà sur des mers plus intrigantes. Et c'est une excellente transition puisqu'il est temps de mettre le cap sur mes aversions, mes craintes et ce qui s'y rapportent ! Ca ne va pas vraiment être le plus amusant mais peu importe. Je suppose que ma plus grande crainte serait qu'on m'annonce que je ne pourrais jamais disparaître et que je suis condamnée à errer dans ce monde pour l'éternité... je peux palier a une longévité accrue mais l'immortalité est à mes yeux la plus cruelle des tortures. … je crois que je pourrais également ajouter qu'entièrement oublier qui je suis, perdre ce que je suis est une de mes phobies, j'ai à quelques reprises manquée de succomber à ma soif de sang, revenir de cet état de transe... de folie m'avait toujours laissée penser que les vampires étaient une abomination qu'il était nécessaire d'exterminée non pas pour le bien commun mais pour le salut des vampires eux mêmes mais pas d'inquiétude ! J'ai depuis arrêté de me faire du mauvais sang ! Sur une note bien moins pesante, je ne suis pas particulièrement attirée par les chats, leur attitude suffisante est plus qu'irritante ! Oh et au risque de perdre votre intérêt, ces dernières années j'ai développé une certaine, c'est une exagération mais, obsession pour le thé, je sais je sais, je n'ai plus aucune forme de goût mais... je ne sais pas, en boire me permet de me détendre... c'est probablement un effet placebo. Quoiqu'il en soit, lycanthrope, humain ou vampire c'est, pour ma part, sensiblement la même chose ! Si l'on omet bien évidemment respectivement, l'odeur de chien mouillé, le manque cruel de manière et une suffisance a en faire pâlir nos petits amis poilus dont j'ai parlé plus tôt.

Le passé qui m'a construit
Aaaaaah la fougue de la jeunesse, l'extase des bals ! Venant d'une famille plutôt aisée, nous étions bien évidemment très souvent convié aux festivités organisées par des grandes familles d'Angleterre, profiter de la vie n'était donc absolument pas un soucis pour la jeune fille curieuse que j'étais ! (J'avais beau être curieuse, je n'étais pourtant pas la plus studieuse du monde) D'autant plus que j'avais presque fait de toute cette atmosphère ma personnalité, une fille joyeuse tout aussi hypocrite que n'importe quelle autre dame qui se respectait, gloussant souvent en groupe sur les derniers potins des différentes familles. Et tandis que je ne me souciait de rien d'autre que de mon divertissement, la nuit fatidique du 20 septembre 1850 arriva. Un gala comme un autre mais non moins excitant pour ma personne, je n'étais certes plus aussi jeune, étant au porte de la trentaine, mais ma fouge ne s'était en aucun cas apaisée. J'avais pris de l'assurance, j'abordais extrêmement aisément les personnes qui me plaisaient avant de les « dévorés », et oui mes inclinations étaient on ne peut plus floues et ce bien avant ma transformation. J'étais cependant connue pour être une femme volage, mon intérêt ne pouvait jamais être suscité pendant une période prolongée, lorsque l'on m'attrapait je finissais simplement par disparaître avant d'argumenter que je m'ennuyais et que je n'avais aucune envie passer ma vie enchaînée a une routine mortelle, au grand « dam » de mon « cher et tendre », un époux issu d'un énième mariage arrangé comme il en était légion à mon époque, époux que je me faisais une joie d'ignorer lors de ces festivités bien évidemment. Mais ce trait de personnalité avait été effacé par un homme, un homme dont je ne connaissais pas le nom, ma petite fantaisie étant de toujours faire affaire anonymement, uniquement pour mon excitation personnelle, ce fantasme pouvant évidemment être ruiné extrêmement rapidement, les invités n'étant jamais des sans noms, il était facile d'apprendre le nom de n'importe qui au détour d'une conversation, chose que j'avais habilement et élégamment apprit à éviter. Je m'égare quelque peu, je disais donc que cet homme avait réussit à balayé mon aspect volage d'un seul regard foudroyant, chaque voyages entrecoupant les bals étant emplit d'une seule expectative « Allait-il être présent ». Et mes attentes n'étaient jamais trahies, il était toujours présent sans perdre une seule once de ce mystère qui m'intriguait tant, que ma raison me hurlait de découvrir mais que mon cœur m'intimait de ne rien en faire, pour ne pas ruiner ce sentiment permanent  qui m'animait.

Et quel mystère ! Car il s'était avéré que ce gentleman n'était autre qu'un vampire ! Il me l'avait révélé au détour d'un moment que nous avions délicieusement partagés. J' avais bien évidemment été plus que choquée par cette information mais ce n'était pas le seul sentiment qui m'avait animée, nous y reviendrons dans quelques instants. J'avais été incapable de réagir, j'étais comme pétrifiée, avant de simplement plaisanter sur ses compétences d'acteur... puis il mit ses canines en évidence comme preuve de la véracité de ses dires. Mais ce n'était pas sa seule déclaration, il m'avait fait une longue tirade sur son affection à mon égard et sur sa volonté de m'avoir pour lui et lui seul, c'était une proposition de sa part pour que je le rejoigne dans sa longévité inhumaine. Ma réponse avait été évidente et ce même pour lui, il avait non seulement détruit le seul intérêt que j'avais pour lui tout en m'effrayant au plus au point de part sa nature. C'était l'autre sentiment qui m'avait envahie, s'entremêlant avec la peur : la frustration, la frustration de voir mon petit jeu posséder une fin aussi amère et peu inspirée. Bien évidemment, ma réponse ne lui avait aucunement importé puisque tout ce dont je me souviens c'est de m'être retrouvée dans une chambre, enfermée avec en tête un des pires cauchemar que mon esprit avait pu imaginer, une douleur intense et continue pendant plusieurs heures. C'est en remarquant mon teint changé et l'inhabituelle fraîcheur ambiante que je m'étais rendue compte de mon sort. J'étais dévastée, tout ce que j'avais entreprit auparavant n'avait été motivé que par une seule pensée « La vie est trop courte » toutes mes aventures, mes conquêtes d'un soir, tout ça n'était qu'un simple jeu, mais contrairement à ce que vous pouvez vous l'imaginer, il n'a jamais été question de tromper autre chose que moi même. Ma plus grande peur était de mourir, d'être oubliée mais au fond de moi, en profiter au maximum était le seul moyen que j'avais trouver pour essayer de la combattre et tout ce travail, tout ce temps que j'avais passer à me persuader que mourir n'était en rien un problème, tout avait été balayé... ironiquement par ce même jeu. J'avais bien sûr essayé de résister à maintes reprises mais chaque échec ne faisait que me rendre plus « docile », détruisant petit à petit la moindre petite lumière d'espoir qu'il me restait. L'espoir de mourir plutôt que de survivre pour l'éternité s'est rapidement changé en haine mais ayant apprit de mes échecs, cette haine fut l'élément le plus destructeur de mon existence.

J'avais fini par agir en conséquence, pendant des années j'avais préparé ma vengeance, je lui avait obéit tout le temps nécessaire, j'avais apprit à vivre avec le vampirisme, j'avais apprit tout ce qu'il était nécessaire d'apprendre pour survivre et même plus. En effet, je m'étais servit de lui en quelque sorte, il était plus qu'évident que je n'allais pas pouvoir avancer sans une certaine éducation et il était le seul à même de me l'apporter. Il était toujours courtois, raffiné, attentionné envers moi, tout en ne manquant jamais une occasion de me remettre à ma place quand il le pensait nécessaire et de profiter régulièrement de mon corps. Je ne résistais pas, non, quand il s'imaginait m'assagir, il ne faisait qu'attiser une flamme qui ne s'était jamais arrêter de brûler. J'avais bu un nombre incalculable de litre de sang uniquement pour apaisé ses craintes quant à une éventuelle rébellion de ma part, chose qui m'était dégoûtant au plus au point cependant mis à part ce léger détail, tout était parfait. Il s'imaginait m'avoir soumise, jusqu'à ce qu'il se retrouve à genoux devant moi, jusqu'à ce que j'arrache ses membres un par un, que je prenne un malin plaisir à lui faire ressentir toutes mes années à le supporter, les doigts, les orteils, les jambes, les bras, les yeux, les dents je n'avais rien laissé immaculé de ma vengeance. J'imagine que vous pouvez vous demander comment j'avais pu me libérer, et bien, après "s'être assuré" de ma soumission, ce jeune homme m'avait confié son attirance pour des pratiques pour le moins originale. Etre attaché, aveuglé d'un bandeau et tout ce qui s'en suivait, un vrai masochiste ! J'avais été quelque peu... étonnée de ses nombreuses demandes durant ces moments mais j'y avait vu une opportunité, il fallait juste attendre l'exact moment. Ce n'était donc qu'une affaire de mois avant que je n'agisse. Je n'avais que l'embarras du choix vraiment, il était plutôt bien équipé, sa salle "intime" pouvant très aisément être prise pour une salle de torture. Couteaux, gourdin, fouet, torche et même de l'eau bénite, comme je le disais plus tôt... formidablement équipé. J'avais dû mal à me dire que tout était fini, après autant de temps à être esclave, j'étais libre... J'avais finalement quitté sa demeure après l'avoir généreusement brûlée. L'ironie de cette histoire étant que j'avais juré de ne pas oublier son nom, pour ne pas oublier le vice et la malfaisance dont était capable les vampires... et que je l'ai totalement oublié mais comme on dit, les mort ont toujours tort haha !

Et les conséquences de cette longue période de servitude s'étaient bien vite montrées, je n'avais plus rien, ni bien, ni famille cet homme s'étant arrangé pour changer de pays pour limiter l'éventualité que je finisse par recevoir de l'aide malgré ma condition. J'errais de nuit dans les rues, souvent affamée, refusant de boire la moindre de quantité de sang... jusqu'à ce que mon instinct m'y pousse malheureusement. J'avais développé une aversion envers le monde entier à cette époque, j'étais extrêmement agressive et froide envers n'importe quelle personne qui m'approchait, je m'étais battue, à plusieurs reprises uniquement pour ne pas finir dans une ruelle sombre. Mais cette attitude n'avait pas duré bien longtemps, la transe occasionnée par le manque de sang répétée avait eu pour effet de me faire me résigner, j'étais seule, j'avais dû ravaler ma fierté pendant une longue période et vivre dans les ruines du bâtiment que j'avais précédemment détruit faute de mieux, ma colère s'était au fur et à mesure changée en indifférence totale, boire du sang ne me révoltait plus ni ma condition de créature de la nuit, bien que je l'appréciait pas forcément.

J'avais dû passer de longues années à remonter une pente qui au départ me paraissait impossible à surmonter et ça a causé mon retour en Angleterre, ma terre natale. Beaucoup de trop de temps s'était écoulé ce qui voulait dire que je n'avais plus vraiment d'attache à ce pays si ce n'était une sorte de patriotisme irrationnel. Mes frères et sœurs avaient probablement eu des vies épanouit et je me doutais qu'ils aient eu des descendants mais pour être tout à fait honnête, ça m'était complètement égal. J'étais uniquement revenue par pur égo, je considérais que mon corps n'avait sa place qu'en Angleterre, non pas que j'avais pour idée de mourir mais je ne me considérais plus vraiment comme vivante, j'avais dépassé l'espérance de vie humaine, la plupart de mes connaissances étaient probablement mortes, du moins je l'espérais le plus sincèrement pour leurs âmes. Une routine c'était installée peu après mon retour, j'avais trouvé une demeure abordable et un emploi stable, sans bien sûr évoquer les autres emplois quelque peu moins... recommandables que j'effectuais « dans l'éventualité de ».

C'est vers cette période que j'avais rencontré Margaret, ma gouvernante, j'avais vu en elle ma propre personne, méfiante, en voulant au monde entier... mais surtout sur le point de se faire tuer après s'être faite abuser. C'était ce qui m'avait poussé à agir, les hommes qui l'avaient assaillit essayant de profiter de la présence d'un certain tueur en série dans les rues de Londres pour faire ce que bon leur semblait. Après m'être occupée des gentlemen, j'avais tenté tant bien que mal de dissuader la jeune adulte qu'elle était, de mettre fin à sa vie et c'est en veillant sur elle dans l'ombre que j'appris qu'elle était exactement dans la même situation que moi des années auparavant, ce qui m'avait motivée à l'aider sans qu'elle s'en aperçoive ou du moins j'avais essayé... mais je n'étais pas vraiment la plus compétente à ce niveau. Elle avait découvert mon subterfuge et à ma grande surprise, elle ne m'avait ni insultée, ni rejetée bien au contraire, elle m'avait accueillit avec reconnaissance. Nous passions souvent du temps ensemble pendant plusieurs mois jusqu'au moment fatidique où elle fut intriguée par mon apparence, qui n'était pas vraiment des plus communes... du moins pas sans craindre pour votre sang... ou votre vie. Et sans aucune once d'hésitation de ma part, j'avais décidée d'être honnête avec elle, ma condition lui fut dévoilée avec assurance sans manquer de préciser que si elle le souhaitait, je pouvais disparaître de sa vie en un clin d'oeil mais une nouvelle fois, sa réaction fut bien différente de mes attentes. Margaret n'avait pas vraiment l'air intéressée par ce fait particulier sans manquer de se renseigner sur son fonctionnement précis avant de me surprendre derechef avec une demande pour le moins singulière. En effet après avoir apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur mon besoin de boire du sang régulièrement, elle m'annonça vouloir servir de « banque de sang » et que non n'allait pas être une réponse qu'elle allait accepter. Cette mascarade avait durée quelques mois supplémentaires... puis elle me demanda le plus naturellement du monde de la transformer à son tour. Je n'avais pas refusé et ce pour une raison simple, déjà à cette époque, les années m'avaient en quelque sorte apaisée et là où j'aurais certainement froidement refusé par le passé, j'avais simplement tenu cette fois ci à lui expliquer en détail ce que sa demande signifiait pour son futur. Sa réponse fut brève et claire « Peu importe ». C'est de cette manière qu'elle a commencé une vie commune avec moi, elle m'aidait pour tout ce dont je ne pouvais pas m'occuper pendant que je gagnais ma vie. Tout se passait bien... jusqu'à ce que je revienne avec une autre personne, non pas que tout aient dégénérés mais il avait fallut travailler d'arrache-pieds ne serait-ce que pour maintenir un niveau de vie acceptable. Je dois vous confier que je trouvais cette situation plutôt amusante, Connor ne s'entendait absolument pas avec Margaret et leur chamaillerie était d'autant plus amusante qu'elle était divertissante, l'une était stricte et sérieuse tandis que l'autre était son parfait contraire. Ces situations ne faisaient que refléter à quel point j'avais réussit à avancer et à me défaire de mon passé... que je ne voulais ironiquement pas oublier par simple principe.

Il n'y a plus vraiment eu d'événements marquants à partir de cette période, Connor a aussi tenu à devenir un vampire, ce que je lui ai accordé et les décennies se sont succédés, je m'étais mit en tête d'apprendre à me servir d'arme à feu, le combat à l'épée n'étant plus vraiment d'actualité et c'est précisément ce que j'ai fait, j'ai obtenu une licence d'arme à feu... je crois que c'était environs vers les années 2000 ? J'essaie de toujours garder la main mais je dois admettre que c'est devenu une sorte de passe temps à présent, à l'origine je voulais m'y mettre pour être capable de me défendre contre les lycanthropes... et pour les quelques curieux qui se le demanderait, je sais effectivement me servir d'une épée... mais l'utilité de cette compétence me semble pour le moins compromise. Enfin, ces années de calme m'ont permis d'acquérir ma « sagesse » actuelle si je puis m'exprimer ainsi. J'ai acquis ma curiosité probablement grâce au fait, comme le disent les jeunes, « d'avoir les crocs » et de ne pas avoir grand chose à faire haha. Et voilà pour la version officielle, plus qu'à savoir quel détail changera dans ma prochaine itération...