WILL - BE A KING

YOU SHOULD SEE ME IN A CROWN
C’était elle qui lui avait conseillé de faire pousser ses cheveux. C’est la dernière chose qu’elle lui ait dit, glissant la paume de sa main sur son visage à défaut de pouvoir le faire sur ses longueurs. Elle n’était pas belle, elle était magnifique. Une beauté à en couper le souffle comme il n’en avait jamais vu. Ses joues rougies avaient accueilli sa peau glacée sans broncher. Elle était apparue comme une énorme vague. Elle l’avait submergée de sa présence avant de disparaître aussi soudainement, une goutte dans l’ocean. Il dût remuer ciel et terre pour la retrouver, ici à Londres.

Elle lui avait dit blanc ou peut-être gris. Elle aimait sa couleur blonde mais l’imaginait mieux avec quelque chose de plus clair encore, et de plus froid. Elle disait que cela s’accorderait bien avec ses yeux. Des yeux en amande d’un vert indécis, tantôt bleu, tantôt gris, partageant l’iris avec le jaune éclatant qui entourait ses pupilles. Des rangées denses de cils fins et noirs venaient les souligner, apportant un trait de noirceur que ses sourcils minces et clairs n'apportaient pas. Elle lui avait relevé son menton fuselé pour lui faire comprendre de ne plus les cacher. Au diable son cache-œil. Si certains trouvaient pénible de le regarder quand il ne le portait pas, elle semblait trouver un charme à la tâche de sang dans la sclère de son œil droit. Elle lui vantait un visage angélique, chuchotant l’envie de le sculpter dans du marbre. Une pensée qu’elle regretta aussitôt, sachant que la douceur et chaleur qu’elle émanait lui manquerait bien vite. Elle en était certaine : Il deviendrait un bel homme avec son nez droit et sa mâchoire marquée comme une statue antique. Nul doute que cette bouche adorablement charnue goutterait à plus d'un délice, et qu'elle s'ouvrirait plus souvent, laissant entrevoir des dents parfaitement blanches et des canines anormalement aiguisées pour un simple homme. Grand aussi, très certainement. Il n’avait que dix-huit ans et il la dépassait déjà.
1m88 pour 76 kilos, elle ne s'était pas trompée. Will a une jolie carrure, ses muscles l'habillent avec charme. Dans le miroir, rien de trop superflu, des lobes percées : un anneau à gauche, un anneau à droite. Il porte souvent des gants et une bague, dont il ne sépare pas depuis ce jour. C'est elle qui lui a offert, mais pas comme un cadeau d’adieu non, plutôt comme une clef retour.

I'M GONNA RUN THIS NOTHIN' TOWN
William vous laissera une forte première impression. Il aura toujours l’air de détoner avec le fond, peu importe l’endroit où il se trouve, peu importe les gens qui l’entourent. Sa taille et ses cheveux attireront votre regard sur lui mais c’est sa prestance qui le fera rester. Will a longtemps été coupé du monde, plus exactement de la société et pour ne pas dire toujours. C’est une lacune sociale qui se ressent dès qu’il est question d’interagir avec autrui. Avec ses clients, Will reste courtois et bref, solennel, car c’est presque tout ce qu’il connaît. Il n’a jamais eu l’occasion de converser avec quelqu’un pour le simple plaisir de le faire. Il ne sait pas ce qui est digne d’interet et prend souvent les questions personnelles comme des menaces. Vous saurez que derrière tout bon chasseur se cache un détective hors pair. Will n’oubliera rien de ce que vous lui direz et saura tout de ce que vous ne lui direz pas. Si cela vous effrayera parfois, vous lui pardonnerez bien le jour de votre anniversaire car il sera peut-être le seul à s’en rappeler sans avoir recours à internet. Si Will retient une leçon de son éducation, autre que celle qui fit de lui un si bon chasseur / détective, c’est qu’être un monstre ne requiert ni manteau de fourrure ni dents pointues mais que faire le choix de ne pas être un prédateur fait inéluctablement de nous une proie. Une situation qui le terrifie et le ramène à ses premières expériences de "chasseur" où pas plus haut que trois pommes, il n'était utilisé que comme appât pour le compte du clan.

Will serait sans doute ennuyeux s’il n’était pas aussi intriguant… puisque intrigué. Will est grand, fort, et dégage quelque chose d'inquiétant mais son visage lui donne paradoxalement l’air si fragile. C’est qu’il est jeune pour avoir autant de sang sur les mains. C’est simple, Will ressemble à un ange mais pas de ceux que l'on voit dans les contes de fées, ceux de la bible, avant tout soldats. Un ange qui se serait échoué sur la terre et dont les yeux auraient capturé mille étoiles dans sa chute. On lui vante un regard étincelant, qui ne brille que de curiosité. Il y a des tas de choses de la vie courante que Will n’a jamais fait et tant de choses inimaginables auxquelles il a participé. On ne lui a jamais inculqué des valeurs telles que l’amitié ou même le sexe. Il en pratiquait un temps, en tant que gigolo sans être même conscient de tout ce que cela soulignait. Il manque énormément de culture sociétale, mais il saura en revanche le plus à même de vous informer dans les domaines techniques : mécanique, plomberie, électricité, jardin, cuisine… ce qui fait de lui un excellent homme à tout faire. Londoniens, n’hésitez pas à avoir recours à ses services.*
* Loups garou et  vampires, à vos risques et périls. Will vit auprès de Sibyl Cunningham. Il s’occupe de son manoir et fait office de chien de garde. Mefiez-vous car pour un humain, il flaire très bien ceux dont la nature ne l'est pas et saura leur montrer ses crocs si tel est l'ordre qui lui est donné.

WAIT 'IL THE WORLD IS MINE
C’est beau mais très faux. On ne nait pas tous libres et égaux et l’existence de William Fetherstonhaugh en est une preuve accablante.

En 2019, alors âgé de 6 ans, il vit ses parents se faire dépecer par des ghouls affamées à travers le placard de leur cordonnerie. Et ce souvenir aurait été son dernier, si les Foster n'étaient pas intervenus.

Si ce nom de famille ne vous évoque rien, il n’est assurément pas méconnu de vos voisins non-humains. Après le boom médiatique de 2015, les morts humaines n’ont cessé d'accroître… jusqu’à ce que les Foster interviennent pour égaliser les chiffres. Oh, le clan Foster n’est pas une légende écossaise comme on aime à le croire. Ils existent bel et bien, ces chasseurs humains aux pratiques monstrueuses, responsables de tortures superfétatoires à la pelle et de mille tueries. Le gouvernement, dépassé par les événements n’eut d’autre choix que de jouer la sourde oreille. Peu importe leurs méthodes, il fallait débarrasser le territoire de la vermine surnaturelle.

C’est le frère de Craig, Douglas et son épouse Lize Foster qui en sont à la tête. Il suffisait de les voir à l’action pour comprendre. Pour eux, la chasse n’avait jamais été une question d’idéologie, elle était une passion dévorante et elle lui fit très vite transmisse, à lui et tous les rescapés humains. Il n’était pas un cas isolé, ils étaient plein à avoir perdu leur famille sous les crocs d’un vampire ou loup-garou. Si Will retient une leçon de leur éducation, autre que celle qui fit de lui un chasseur de pointe si jeune, c’est qu’être un monstre ne requiert ni manteau de fourrure ni dents pointues mais que faire le choix de ne pas être un prédateur fait inéluctablement de nous une proie. Une situation qui le terrifie et le ramène à ses premières expériences de "chasseur" où il n'était utilisé que comme appât pour le compte du clan.

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Les Foster n’ont jamais habité de maison, seulement des repères. Pour cette raison, ses pieds n’ont foulé aucun collège ou lycée. Après une primaire bâclée, il fit l’école à la « maison », l’école de la vie où on n’apprend pas uniquement les maths et le français mais aussi (surtout) à survivre, à chasser et à torturer autant que tuer. Douglas et Lize lui offraient un toit, de quoi manger et la chance inestimable de pouvoir un jour prendre sa revanche sur les créatures qui lui avait dérobé sa vraie famille à jamais. Une générosité qu’ils ne manquaient jamais de lui rappeler à leurs manières.

Il n’était pas le seul enfant du clan mais le plus jeune. Il n’avait que onze ans, presque douze quand on l’envoya pour la première fois sur le terrain. Il était accompagné de Marvin Foster, fils biologique des Foster qui mourrut la même nuit sous les griffes d’un loup à deux pattes. Il n’aurait jamais cru regretter son absence, et pourtant… tout vint s’accélerer par sa faute. Il le comprit à la prochaine chasse ouverte quand il fut armé comme le plus pauvre des soldats. S’il ne devenait pas vite un chasseur averti, lui aussi finirait comme un appat.

A seize ans, il s’affirmait déjà parmi les meilleurs de la troupe mais malheureusement pour lui, chasseur de créatures n’étant pas un emploi qui rapporte, il dût se résoudre comme tout le monde à faire de son activité première un temps partiel. Tandis que la nuit il chassait, le jour il dispensait des services d’homme à tout faire. Leur mode de vie les formait à être aussi polyvalent. Travaux de plomberie, d'électricité ou simple ménage faisaient partie intégrante de leur train-train. Involontairement, ses services se spécialisèrent autour d’un domaine. S’il n’était pas rare de le croiser dans les quartiers riches, ce n’était pas pour retaper des maisons mais plutôt leurs propriétaires. Il devint gigolo sans même savoir de quoi il s’agissait. On ne lui avait jamais inculqué la valeur de l’acte. Il ne se savait pas même abusé, il ne le ressentait pas ainsi n’ayant aucune opinion sur le sujet.

Elle en revanche en avait un. Elle savait à qui son ignorance profitait. Elle n’était pas une cliente, pas même une connaissance mais il la croisait toujours dans les quartiers aisés et son visage finit par lui devenir étrangement familier. Elle le troublait un peu plus à chaque rencontre. Au fond, il savait qu’elle ne le devait pas qu’à sa beauté porcelaine. Sa présence était presque royale mais il devinait que si son royaume existait bien, il ne devait apparaître que la nuit, bâtit avec les os de ses victimes. Elle était la plus belle proie qui lui avait été donner de chasser, si belle qu’il retardait toujours l’échéance.

Peu à peu, ses clientes arrêtèrent de l’appeler et aussi vite, ...les Foster le soupçonnèrent d’être leur meurtrier. Des meurtres sanglants dont on le savait capable mais dont il niait la responsabilité. Oh, ils ne l’accusaient pas par acquis de conscience. Les Foster n’avaient pas plus de compassion pour les Hommes qu’ils en avaient pour les bêtes. Aucun n’obstacle ne le restait. Qui s'alliait avec l'ennemi en était un. En réalité, c'est ce dont Doug et Lize le suspectaient, de trahison. Ils ne leur avait pas fallu longtemps pour repérer la vampire et ils savaient qu’elle n’avait pas pu passer aux travers des filets de Will. Il était leur meilleur élément, il était celui qui rapportait le plus de têtes et d’argent mais maintenant que son activité de jour se trouvait réduite, il ne représentait plus qu’un danger. Il fut expulsé du clan à la première occasion venue et commença alors une chasse multi-joueurs des plus excitantes.
Ils ne le menacèrent pas mais il sut. Ils allaient tuer sa protégée sans réaliser qu’elle ne l’était devenue qu’après l’avoir à tort imaginé.

Il les laissa se méprendre et la traquer et tandis qu’ils suivaient sa piste, lui avait champ libre pour les chasser eux. Oh, il était prêt à tout pour leur couper l’herbe sous le pied mais il n’aurait jamais pensé leur donner raison. Pourtant, cette alliance qui était jusque là hypothétique s’avéra véridique le moment venu. La victoire fut partagée avec la vampire qui ne lui laissa qu’une bague ornée d’un sceau en guise d’invitation à la célébrer. Une feuille de chêne et un corbeau, de maigres indices qui ne le menèrent à elle qu’un an plus tard. (Chasse flash back prévue en RP !)

C’était ce qui lui avait fallu pour la retrouver, entre autres. Il avait aussi passé les frontières, laissant l’écosse et la menace des survivants Foster derrière lui. Il était plus en sécurité ici, en Angleterre. Du moins c’est ce qu’il pensait avant d’entendre parler de Londres. Belle coïncidence, c’était là qu’elle se trouvait et rien n’était plus familier pour lui que le danger.

Aujourd’hui, on peut retrouver William dans le manoir entouré de chênes et assaillis par les corbeaux. Il y vit en échange de services d’homme de maison. Le reste du temps, il reste homme à tout faire aux services des londoniens. Ah et j'oubliais, tous deux utilisent leur temps libre dans une passion commune.
La chasse.