Judicaël Walsh - Traître à ta race.

Le physique qui me différencie
C'est un regard flou, lointain aux nuances azures, qui croise le tien, un regard que tu connaissais pourtant pour ses paillettes de malice, désormais éteintes. C'est un regard cerné de mauve, un regard vide pourtant si pénétrant, qui te scrute au loin. Des billes céruléennes, étonnantes, seules carnation sur cet être terne qui se tient à quelques pas de toi. Inerte, chevelure, mis longue, emmêlée, liliale dissimulée sous sa capuche, seules quelques mèches asséchées s'accrochent à ses lippes abîmées et fendues. Pourtant, t'étais certain qu'ils étaient blonds,
ses cheveux... Un sourire fait craquer le derme déshydraté de ses lèvres, non, un rictus. Il remue ou... Elle? Tu t'es souvent poser la question... Son allure, ses gestes, son visage, tout laissait croire qu'il s'agissait d'une fille mais... Il s'approche.

Tête basse, démarche traînante, bras ballants... Plus il s'approche et plus tu réalises qu'il n'est pas très grand, 1m72 ? Décharné, apathique, atonique?  Sa silhouette est maigre à faire peur. Il a toujours été frêle, de faible constitution. Et ton cœur rate un battement, lorsque son minois androgyne se dévoile. Est-ce bien celui auquel tu pensais? Le derme est délavé, le derme est cireux, le derme est blafard. Judi'? Toi, dans tes souvenirs, tu te souviens pourtant d'un garçon blond aux joues colorées alors... Des serpents cicatriciels, des marques indélébiles, parcourent la surface de son corps. Elles sont rougies, mal exécutées, sûrement mal refermées à cause de mainte et mainte grattages nerveux. Infection. T'en as la nausée.

Il porte ses doigts fins à sa bouche charnue, restants d'ongles rongés à sang se coinçant entre ses dents aux canines pointues, alors qu'il incline la tête. Il semble perdu, ailleurs, brisé. Révulsion. Pourtant, la voix juvénile et cassée qui s'échappe d'entre ses lèvres te prouve qu'il est bel et bien là. Il souffle, murmure. L'effluve cuivré qui émane de son susurrement te révulse. Son timbre de voix est rassurant, pourtant, tu ressens une profondes angoisses, l'envie de fuir te cloue paradoxalement sur place. Il n'a rien de doux, d'attendrissant ou même... Il n'a pas cligné des yeux une seule fois depuis le début.    u.c 

Le psychologique qui m'habite
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Le passé qui m'a construit
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